PSG: Ollé-Nicolle, blanchi après des soupçons d'agression sexuelle, dit avoir été victime de "grand banditisme"

Après avoir bénéficié d'un non-lieu suite à une accusation d'agression sexuelle sur une joueuse mineure du PSG lorsqu'il était entraîneur des féminines en 2021-22, Didier Ollé-Nicolle revient sur cette affaire dans les colonnes de Ouest-France. Le coach, aujourd'hui sans club, affirme avoir été victime de "grand banditisme".

En plein coeur de l'affaire Hamraoui-Diallo, qui a vu la première être frappée aux jambes par des individus cagoulés en sortant de soirée avec les joueuses du PSG et la seconde être mise en examen et accusée d'avoir commandité l'agression de sa coéquipière, Didier Ollé-Nicolle avait été accusé en août 2021 d'une main aux fesses à une joueuse mineure.

Un appel de César Mavacala pour qu'il ne fasse pas jouer Hamraoui

"C’est une jeune qui était dans mon groupe mais ne jouait pas. Le jour où ça sort, son papa est venu me voir en me disant : 'Coach, je ne vous aime pas en tant qu’entraîneur parce que vous ne faites pas jouer ma fille, mais je n’ai rien à reprocher en tant qu’homme.', recontextualise Didier Ollé-Nicole. Il n’y a jamais eu de plainte de sa part envers moi."

L'entraîneur raconte comment il s'est retrouvé être la cible de César Mavacala, compagnon de Kadidiatou Diani et conseiller d’Aminata Diallo et de Marie-Antoinette Katoto: "J’étais allé faire du vélo avec ma femme. Je rentre, j’ai quatre appels manqués. Je n’ai jamais rencontré ce mec. Il me passe la pommade comme un lapereau de trois semaines. Il me dit qu’au début, il était sceptique, mais que le groupe m’apprécie et progresse."

"Il me dit : "Par contre, je ne veux plus voir Hamraoui sur le terrain." Si c’est le cas, il me dit qu’il sera mon protecteur. C’est la mafia? Je n’accepte pas qu’un agent m’appelle et fasse les choix à ma place. Il m’a répondu : Si tu continues de faire jouer Hamraoui, je vais faire exploser le vestiaire." J’ai informé le PSG de cet appel. Ils m’ont dit de laisser tomber. Moi, j’avais d’autres chats à fouetter."

"Il lui a fait comprendre qu’il allait me faire tomber"

L'agent aurait tenté le même coup de pression auprès d'Ulrich Ramé, manager de l'équipe féminine du PSG. "Il lui a fait comprendre qu’il allait me faire tomber. Il lui a dit que ce serait une histoire de match truqué, de drogue ou de cul. Que c’était cruel, injuste, inhumain mais que c’était le prix pour arriver à ses fins", déballe Ollé-Nicolle.

Il raconte des entraînements tendus, une "haine féroce" du clan Diallo envers Hamraoui, avec notamment une bagarre qui éclate pour un simple duel entre Sandy Baltimore et Kheira Hamraoui, à laquelle prennent par Diani, Katoto et Diallo. Le PSG ouvre une enquête interne suite à l'accusation d'agression sexuelle mais les personnes interrogées expliquent qu'il n'y a "rien eu".

"Je pense que les dirigeants du club savaient tout, mais ils ont été frileux parce qu’il y avait Katoto à prolonger. On a sacrifié un mec, sa vie, sur l’autel d’une prolongation! Je ne sais pas si Ulrich Ramé a fait remonter son coup de fil avec César Mavacala. Il me dit que oui, mais la direction me certifie que non. Mais j’ai la sensation d’avoir fait un boulot exceptionnel sur le plan managérial pour tenir l’équipe et aller au bout de la saison", assure Ollé-Nicolle.

"La police m'a fait comprendre que rien n’allait sortir avant l'Euro"

Entendu par la police, il est très vite rassuré par les enquêteurs: "L’entretien a duré deux heures. (...) Quand ça s’est terminé, ils m’ont dit de ne pas m’inquiéter, qu’ils avaient tout grâce à des écoutes téléphoniques. Quand on a fini, j’ai remercié le commandant. C’est l’entretien qui m’a fait le plus de bien dans ma vie, ça m’a soulagé." Pour autant l'affaire n'est résolue que maintenant, trois ans après son début.

Didier Ollé-Nicole pense savoir pourquoi: "La police m’a fait comprendre que rien n’allait sortir de leur part avant le mois de juillet 2022, parce qu’il y avait le championnat d’Europe féminin en Angleterre, que c’était un ordre qui venait du plus haut niveau. Il fallait protéger l’équipe de France, éviter un bis repetita par rapport à l’affaire Benzema."

Article original publié sur RMC Sport