PSG: Mbappé, Vitinha, Lee... quand Paris reprend goût aux frappes de loin, ça cartonne

Trois buts inscrits en dehors de la surface dans un même match, ce n’est pas si courant. Même pour le Paris Saint-Germain. Il faudrait sans doute remonter à un match contre le Stade Brestois en 2021 pour trouver trace d’une telle performance. Les buteurs étaient alors Idrissa Gueye, Ander Herrera et Angel Di Maria. Et pourtant, sur ce terrain, le PSG n’a aucun rival en Europe cette saison.

Avec 14 buts marqués depuis l'extérieur de la surface de réparation (meilleur total en Ligue 1 depuis 2017-2018), Paris domine assez largement les meilleures équipes du continent, y compris Manchester City, qui arrive en deuxième position (10), devant le RB Leipzig (9), rapporte le statisticien Opta.

Surprenant? Pas forcément. Sous les ordres de l’entraîneur espagnol Unai Emery, le Paris Saint-Germain s’en était fait une spécialité en Ligue 1 (meilleur ratio de l’ère QSI). Et alors qu’il comptait dans ses rangs un pur avant-centre de la trempe de l’Uruguayen Edinson Cavani, le PSG était à l’issue de la saison 2017-2018 l’équipe qui avait marqué le plus de buts dans cette configuration (18).

Le PSG y avait repris goût sous la férule de Mauricio Pochettino, qui avait pris la suite de Thomas Tuchel, et pouvait compter pour cela sur l’apport de plusieurs artificiers du calibre de l’Argentin Angel Di Maria dans ses rangs. C’est un peu la même chose depuis l’arrivée sur le banc du PSG de Luis Enrique.

Que Kylian Mbappé sache marquer dans n’importe quelle position, en particulier de loin, cela ne surprendra personne, le prodige de Bondy martyrise les gardiens de but "depuis qu’il est né", souriait Luis Enrique en conférence de presse, dimanche soir. "Il a ça dans le sang", clamait de son côté Manuel Ugarte en zone mixte.

Luis Enrique: "Motiver les joueurs pour qu'ils continuent à tenter"

Mais Paris compte énormément de spécialistes de la frappe longue distance, dont certains se sont encore illustrés dans cet exercice à la Mosson, à l’image du Portugais Vitinha, dont le profil tranche de ce point de vue avec le moins téméraire Marco Verratti.

Vitinha dégage une confiance bluffante cet hiver et plus généralement depuis le début de la saison, loin du joueur timoré qui n’osait plus prendre la moindre initiative la saison dernière. Désormais, l’international portugais ose tout, et c’est surtout à ça qu’on le reconnaît.

"Si vous pouvez voir ça, je le confesse volontiers, je me sens bien sur le terrain, je sens la confiance", concédait timidement en zone mixte l'intéressé, beaucoup plus prolixe en revanche au micro de la chaîne du club. "C’est important de prendre l’initiative de frapper. Je sais que j’ai une bonne frappe, je tire bien. Il faut tenter encore davantage", estimait le milieu portugais.

"Quand vous avez des joueurs de cette qualité, c’est la norme", abondait Luis Enrique.

"Je pense qu’il faut motiver les joueurs pour qu’il continue à tenter. Tous les coachs travaillent ce genre d’aspects et aujourd’hui les buts ont été spectaculaires." Le penchant naturel retrouvé d’un Vitinha pour la prise d’initiative est un atout pour le PSG de Luis Enrique, un véritable poison pour les équipes adverses.

Plongée dans l’incertitude par un PSG de moins en moins prévisible, la défense montpelliéraine a laissé une trop grande liberté d’action à Vitinha qui, comme on l’a vu à Rennes (3-1) puis contre Monaco (5-2), est chirurgical dans cette position, légèrement excentré sur la gauche, à l’entrée de la surface.

Lee Kang-in a lui aussi montré qu’il savait y faire dans son registre, avec cette frappe éblouissante du gauche, déclenchée après un relais dos au but offert par Randal Kolo Muani. "Il y a d’autres joueurs qui ont cette qualité comme Warren Zaïre-Emery", a rappelé Luis Enrique, qui avait forcément en tête ce pétard dans la lucarne de Bizot face à Brest (3-2). Magistral. Avec ce PSG, la menace est protéiforme, le danger vient de partout, y compris de loin.

Article original publié sur RMC Sport