Le PSG dément les révélations de Mediapart sur l’usage d’une « armée de trolls »

A general view of the Parc des Princes stadium in Paris on October 10, 2022, on the eve of their UEFA Champions League 1st round day 4 group H football match against Benfica. (Photo by FRANCK FIFE / AFP)
FRANCK FIFE / AFP A general view of the Parc des Princes stadium in Paris on October 10, 2022, on the eve of their UEFA Champions League 1st round day 4 group H football match against Benfica. (Photo by FRANCK FIFE / AFP)

FOOTBALL - Le PSG n’en finit pas de faire parler de lui. Ce mercredi 12 octobre, le site d’investigation Mediapart a indiqué s’être procuré un rapport accablant pour le club de football parisien. Ce dernier aurait bénéficié d’une « armée numérique » pour cyberharceler des opposants comme le président de l’Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas, et même ses propres joueurs comme Kylian Mbappé. Le PSG nie.

Les journalistes de Mediapart expliquent avoir consulté un rapport de l’agence Digital Big Brother (DBB), une entreprise de communication numérique immatriculée à Barcelone et contrôlée par l’homme d’affaires franco-tunisien Lotfi Bel Had, qui aurait travaillé pour le Paris-Saint-Germain. Plus précisément, en 2018 et 2019, le service communication du PSG aurait « supervisé » une armée de trolls via la société DBB.

Mbappé, Aulas, Mediapart, visés par une armée de trolls

Dans le document obtenu par le site, cette « armée numérique » est décrite comme constituée de « partenaires » avec « une existence réelle », contrairement aux usines à trolls. La stratégie s’articulait autour d’un compte « de référence », Paname Squad, qui se présente sur Twitter comme un « collectif de passionnés du Paris Saint-Germain ».

Le but de ces comptes était, selon l’enquête, d’influencer les fans du PSG et les médias afin d’imposer un discours notamment contre le fair-play financier (règle pour empêcher les clubs de faire des dépenses excessives), mais aussi de nuire à des personnes s’opposant au club.

Ainsi, est-il détaillé, le supporter giflé par Neymar ou la femme accusant l’attaquant brésilien de viol ont été la cible de ces comptes Twitter, qui ont tout fait pour les discréditer. Autre personnalité visée par l’armée menée par l’influent « Paname Squad », Jean-Michel Aulas qualifié de « pleureuse » après ses remarques sur le « fair play financier bafoué » par le PSG.

Plus surprenant, l’attaquant star de l’équipe Kylian Mbappé aurait été visé après de premières rumeurs sur son possible départ pour le Real Madrid en 2019. Selon l’enquête du média en ligne, neuf attaques ciblées auraient été menées contre des personnalités ou des médias, notamment Mediapart après un « dossier anti-PSG ».

PSG dément « fermement les allégations de Mediapart »

À partir de la, deux versions s’opposent. Contacté par le site, DBB assure avoir été en lien avec Jean-Martial Ribes, à l’époque directeur de la communication du PSG. « Notre rôle auprès de lui […] était d’adapter la stratégie établie par le directeur de la communication d’alors sur l’espace digital, avec nos différents outils », détaille l’agence. Jean-Martial Ribes n’a pas répondu aux sollicitations, mais un proche du président du club Nasser al-Khelaïfi a nié son implication : « Il n’a ni le temps ni l’inclination d’embaucher des gens pour troller d’autres personnes », assure cette source anonyme.

Contacté par l’AFP, le club parisien a aussi démenti « fermement les allégations de Mediapart » : « Le PSG est une marque internationale qui travaille en permanence avec des agences de ’’social media’’ partout dans le monde pour promouvoir et célébrer les réalisations du club, de ses collaborateurs et de ses partenaires, comme toutes les entreprises. Le club n’a jamais contracté avec une agence pour nuire à qui que ce soit. »

Une source ayant connaissance de cette collaboration a confirmé à l’AFP que le PSG avait bien fait appel à la société DBB, mais réfuté toute demande d’attaque de la part du club contre des joueurs ou des personnalités.

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