PSG-Brest: les Brestois peuvent-ils faire un coup au Parc des Princes?

PSG-Brest: les Brestois peuvent-ils faire un coup au Parc des Princes?

"C'est un grand bonheur ce que l'on vit en ce moment. Depuis trois ou quatre ans, on était plus dans la charrette qu'en haut du classement". Yvon Le Roux "savoure chaque moment" de cette saison. A 63 ans, celui qui est officiellement ambassadeur du Stade Brestois ne peut qu'être élogieux sur les prestations de son club. "Ce qui est fort, c'est qu'on mérite cette 3e place. On ne s'est jamais fait balader que ce soit par Paris, Monaco, Lille ou Marseille, les quatre équipes qui nous ont battus", se félicite t-il avant d'énumérer les forces des Brestois.

"C'est un groupe. Un vrai groupe et une équipe de copains qui ont envie de faire quelque-chose ensemble. Ça se ressent à l'entrainement et çà se ressent sur le match derrière. Et puis il y a le public. J'ai l'impression de retrouver les années 80 quand j'y étais. Cette ambiance, cette communion. On vit de supers moments."

"Chaque joueur met ses qualités au service des autres"

Yvon Le Roux a joué 184 matchs avec le Stade Brestois, rebaptisé plus tard Brest Armorique entre 1977 et 1983, lui ouvrant les portes de l'équipe de France avec laquelle il deviendra champion d'Europe en 1984 et 3e du Mondial 1986. Celui qu'on surnommait "Le Colosse de Plouvorn" se reconnait dans cette équipe et "ce groupe où chaque joueur met ses qualités au service des autres."

"On est costaud partout. Il n'y a pas une individualité au-dessus même si Pierre Lees-Melou est un peu le patron. Pierre a apporté son expérience, son agressivité ce qui nous manquait un peu ces dernières années. On était trop gentil. Il a amené du caractère et beaucoup de joueurs sont montés en puissance à ses côtés" décrypte t-il. En tant que défenseur central, Yvon Le Roux porte aussi un regard particulier sur le capitaine Brendan Chardonnet. "Forcément, il joue à mon poste. C'est un gars du coin. Il a aussi énormément progressé ce qui a stabilisé notre défense. Brendan c'est le tempérament. C'est le Finistère et je l'apprécie comme homme. Il fait une grosse saison".

Le Stade Brestois peut-il alors ce dimanche soir faire tomber le PSG au Parc ? La seule victoire brestoise à Paris date du 12 septembre 1981 (1-2). "Paris est une très très belle équipe où Mbappé fait un peu la pluie et le beau temps" analyse t-il. "Mais quand ils sont venus ici au match aller, on n'a pas eu à rougir de notre défaite (défaite 2-3 grâce à un pénalty de Mbappé à la 90e qui avait chambré le public). On méritait même le match nul. Les joueurs vont se motiver tout seul.

On peut montrer qu'à Brest on sait jouer au foot. On a une belle équipe malgré un budget limité. L'argent ne fait pas tout. L'important c'est le groupe et les joueurs veulent le montrer à toute la France".

"Une 6e place européenne? Ce serait extraordinaire"

Passé par Monaco, puis Nantes, puis Marseille où il fera le doublé championnat-Coupe de France en 1989, Yvon Le Roux a ensuite fini sa carrière au... PSG. Si il ne jouera que 15 matchs en raison de blessures le contraignant à arrêter sa carrière, il se remémore "des supers souvenirs. C'était une époque où Paris était encore dans un esprit famille avec le Président Francis Borelli. J'ai eu la chance de côtoyer des gens comme Safet Susic, Philippe Jeannol, Joel Bats, Daniel Bravo. Il y a des similitudes avec le Brest d'aujourd'hui. C'était une équipe de copains. Il n'y avait pas tout ce remous autour du PSG. On vivait tranquillement. On préparait nos matchs tranquillement. Les joueurs étaient très simples. Et sur le terrain, on était une équipe où dans la difficulté, chacun essayait d'aider son partenaire. On avait eu des bons résultats". Le PSG avait fini 5e cette saison 1989-1990.

Et si le Stade Brestois en faisait de même en marquant l'Histoire du club dont le meilleur classement est une 8e place en 1987? "Le Breton reste toujours modeste" tempère Le Roux en souriant. "On sait que le foot va vite mais on se rend compte qu'on marque quand même les esprits. En espérant qu'en mai on puisse être dans les 7-8 premiers. Une 6e place européenne, ce serait extraordinaire. On fera le bilan en fin de saison. Ce qui est le plus important pour l'instant, c'est le plaisir qu'on prend au quotidien".

Article original publié sur RMC Sport