PS : Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol finalistes pour la direction du parti

(COMBO) This combination of file photos created on January 12, 2023, shows French Socialist Party (PS) members (L-R) Nicolas Mayer-Rossignol on December 16, 2022 in Paris; Helene Geoffroy on January 5, 2023 in Paris; and Olivier Faure poses on June 8, 2016 in Paris. - The French Socialist Party votes to elect the partie's first secretary on January 23, 2023. Members will choose between the outgoing leader Olivier Faure, and two other candidates, Helene Geoffroy and Nicolas Mayer-Rossignol. (Photo by AFP)

POITIQUE - Deux hommes en face-à-face pour le deuxième tour. Le texte d’orientation du Premier secrétaire sortant du PS Olivier Faure est arrivé en tête jeudi 12 janvier au soir du vote des militants socialistes, devant celui de Nicolas Mayer-Rossignol, ce qui les place hommes dans un duel pour briguer la tête du parti dans une semaine, avant un congrès fin janvier à Marseille.

L’incertitude demeurait dans la nuit de jeudi à vendredi pour confirmer si Olivier Faure avait passé la barre des 50 %, ce qu’affirmaient ses proches, ce qui lui assurerait la majorité dans les instances du Parti socialiste, et validerait sa stratégie d’alliance de la gauche au sein de la Nupes.

Selon une source officielle du parti, Olivier Faure avait au moins 50,5 % des voix à 23 h 30, sur 14 000 votants (environ deux tiers des votants potentiels), mais son rival affirmait de son côté que selon ses estimations, Olivier Faure n’obtient qu’autour de 48 %. Les résultats définitifs devraient être connus vendredi.

Le leadership de Faure remis en cause

Dans un tweet, Olivier Faure a remercié ceux qui l’ont placé « très largement en tête », estimant que « les militants ont clairement choisi l’union de la gauche et des écologistes ».

Nicolas Mayer-Rossignol arrive en deuxième position avec 31,5 % selon lui (30,5 % selon son rival). « Ce soir Refondations [mouvement au sein du parti] crée la surprise et l’espoir. À cette heure, la direction sortante n’est plus majoritaire. Notre ligne est la seule qui puisse rassembler tous les socialistes jeudi prochain. Je suis candidat », a-t-il réagi sur Twitter.

La troisième candidate, Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin, serait entre 19 % et 21 % selon les sources. Elle a concédé sa défaite en pointant que « la ligne portée par Olivier Faure est minoritaire au PS », « comme nous l’avions annoncé ».

Lors d’un point-presse, Nicolas Mayer-Rossignol a affirmé que la dynamique était en sa faveur et « l’espoir possible », car il n’y avait « pas eu de plébiscite pour Olivier Faure ». Il a répété qu’il était le seul qui pouvait rassembler l’ensemble des socialistes, dont la moitié n’ont, selon lui, pas voté au premier tour. Il espère notamment récupérer les voix des électeurs d’Hélène Geoffroy, très hostile à Olivier Faure.

Artisan, pour son parti, de l’accord Nupes conclu en mai pour les législatives entre LFI, le PS, EELV et le PCF, Olivier Faure joue dans ce vote son poste mais aussi l’avenir de l’union, critiquée par ses deux rivaux.

Les socialistes de l’étranger n’ont pas pu voter

Au total quelque 41 000 adhérents pouvaient voter pour ce premier tour, entre 17 heures et 22 heures dans les locaux des sections. Mais le vote des 300 socialistes de l’étranger, les seuls à passer par un scrutin électronique entamé mercredi, a été annulé jeudi matin après « un acte de malveillance », selon la direction.

Si l’accord Nupes a permis de garder un groupe de 32 députés socialistes à l’Assemblée nationale, malgré l’échec historique à la présidentielle de la candidate Anne Hidalgo (1,7 %), il a aussi profondément divisé le PS, entraînant des départs et des dissidences aux législatives.

Pour Olivier Faure, il faut choisir entre « le rassemblement sans exclusive avec toute la gauche », et donc avec LFI, ou « le repli sur soi ». Le député de Seine-et-Marne, qui a l’appui de nombreux maires et de 45 parlementaires socialistes, ne cache pas son souhait d’un candidat commun de la gauche en 2027.

Hélène Geoffroy, soutenue par certains « éléphants » du PS, comme le maire du Mans Stéphane Le Foll, dénonce dans la Nupes une « inféodation » du PS à LFI, et avait promis que le parti quitterait l’alliance si elle gagnait.

Entre les deux, Nicolas Mayer-Rossignol a présenté une « voie centrale ». L’élu normand, qui a le soutien d’Anne Hidalgo et de la présidente d’Occitanie Carole Delga, décrit la Nupes comme « un accord passé perdant » et veut des « États généraux de la transformation sociale et écologique » pour « refonder la gauche ».

Une position floue, selon Olivier Faure. « Je ne sais pas s’il est pour ou contre la Nupes ». Le vote est scruté par les partenaires de la Nupes. « Si Olivier Faure perd, ce sera terrible », estime un député écologiste, « ça ne va pas nous aider », concède un élu Insoumis.

À voir également sur Le Huffpost :

Lire aussi