Le PS en crise, LR propose sa COCOE

Le PS en crise, LR propose sa COCOE (photo prise le 14 avril 2015 à Paris)
LOIC VENANCE / AFP Le PS en crise, LR propose sa COCOE (photo prise le 14 avril 2015 à Paris)

POLITIQUE - Le récocolement ? Alors que le Parti socialiste rejoue le congrès de Reims, dans des proportions picrocholines cette fois-ci, avec un candidat qui revendique la victoire et un autre qui la lui conteste, plusieurs élus Les Républicains se montrent taquins : ils proposent le concours de leur fameuse Cocoe pour trancher le litige. Les socialistes, eux, ont une commission de récolement prévue pour cela.

Souvenez-vous, en 2012. Le duel Copé-Fillon avait débouché sur une guerre des clans pour prendre la tête de l’UMP, et sur la mise en lumière d’une instance interne jusqu’alors inconnue, la Cocoe. Cette Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales, à l’acronyme surprenant, avait alors eu pour mission d’analyser les données du vote pour départager les deux hommes.

Là voilà donc qui refleurit sur les réseaux sociaux, dix ans plus tard, à la faveur d’une nouvelle bataille de chefs… Chez les socialistes cette fois-ci. « Je vois que nos adversaires du PS ont quelques difficultés à déterminer qui a gagné le Congrès. Si jamais, la COCOE n’a pas servi depuis 2012 mais elle peut dépanner ! », s’amuse par exemple le député LR Ian Boucard sur Twitter, et ce, « pour pas cher… »

« Je leur suggère de saisir la COCOE », ajoute, dans le même esprit, le conseiller départemental de Seine-Saint-Denis Philippe Dallier, qui était sénateur UMP -désabusé- au moment de ce psychodrame.

Quid de la CoNaRe ?

Que ces élus de droite se rassurent, le Parti socialiste a son propre organe interne pour trancher les éventuels litiges. Il s’appelle, chez eux, la commission de récolement. Un terme qui signifie « vérifier » ou « pratiquer de nouveau », selon le dictionnaire Larousse. C’est donc pour vérifier les chiffres que Nicolas Mayer-Rossignol, l’adversaire d’Olivier Faure la saisit, à l’heure où le parti donne quelque 400 voix d’avance au secrétaire national sortant.

« Quand nous regardons l’ensemble des chiffres et contentieux, nous sommes en tête et nous le sommes de façon claire », a ainsi affirmé le maire de Rouen, en visioconférence de presse vendredi à la mi-journée, aux côtés des édiles de Paris Anne Hidalgo et de Montpellier Michaël Delafosse. « Nous irons jusqu’au bout de l’épuisement de toutes les voies de droit pour faire valoir » cette victoire, a-t-il prévenu, en insistant sur la tenue d’une commission de récolement, et menaçant, faute de l’obtenir, d’aller devant la justice.

Un peu plus tôt dans la matinée, la numéro 2 du PS -et soutien d’Olivier Faure- Corinne Narassiguin avait assuré, en conférence de presse, qu’une éventuelle nouvelle commission de récolement, après celle de 5 heures non validée par les soutiens de Nicolas Mayer-Rossignol, « ne change(rait) pas l’ordre d’arrivée des deux candidats ». Selon une source dans le camp du chef sortant, de telles opérations pourraient même donner Olivier Faure « beaucoup plus haut. »

Cette fameuse commission de récolement des résultats, s’était déjà réunie au lendemain du premier tour, le vendredi 13 janvier, pour vérifier les différentes données. C’est elle, aussi, qui avait déjà départagé Martine Aubry et Ségolène Royal lors du psychodrame de 2008.

Si la direction du PS n’accède pas à la requête du camp Mayer-Rossignol, celui-ci pourra se tourner vers d’autres voies de recours, comme il l’a déjà annoncé. Les socialistes, en revanche, ne peuvent pas compter sur la version évoluée de la Cocoe à l’UMP en 2012, la Commission nationale des recours. C’est bien cet organe qui avait fini par valider l’élection de Jean-François Copé, après une décision similaire, mais contestée, de la Cocoe. La fameuse CoNaRe.

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