Le professeur Raoult contre-attaque et dénonce "une dérive des journaux de recherche médicale"

Le professeur Didier Raoult a vivement réagi à l'étude mettant en doute l'efficacité de l'hydroxychloroquine et de la chloroquine contre la Covid-19. (Photo : Moura F/Alpaca/Andia/Universal Images Group via Getty Images)

Alors qu’une étude internationale remet en cause l’efficacité de sa méthode pour traiter le Covid-19, le directeur de l’IHU Méditerranée-Infection Didier Raoult a réagi dans une vidéo publiée ce lundi.

La querelle scientifique est plus vive que jamais. En fin de semaine dernière, la revue médicale The Lancet a publié les résultats d’une étude affirmant que l'hydroxychloroquine et la chloroquine sont inefficaces et même néfastes dans le traitement de la Covid-19.

En France, cette publication est apparue comme un désaveu de la méthode employée depuis plusieurs mois par le désormais célèbre professeur Didier Raoult au sein de l’IHU Méditerranée-Infection de Marseille pour combattre le coronavirus. Dans la foulée, le ministre de la Santé Olivier Véran a d’ailleurs saisi le Haut conseil de la Santé publique afin de revoir les règles dérogatoires de prescription du médicament.

“Une étude foireuse”

Dans une vidéo publiée ce lundi sur YouTube, le professeur Raoult a réagi à la polémique et défendu sa position. “Ici, il nous est passé plus de 4 000 malades dans les mains, ne croyez pas que je vais changer d’avis parce qu’il y a des gens qui font du big data, qui est une fantaisie complètement délirante, qui prend des données dont on ne connaît pas du tout la qualité et mélange tout”, affirme ainsi l’infectiologue.

“Comment voulez-vous qu’une étude foireuse faite avec du big data change ce que nous avons vu ?, interroge Didier Raoult. Des électrocardiogrammes, ici, nous en avons fait 10 000 chez les malades qui ont eu cette maladie. 10 000 électrocardiogrammes qui ont tous été vus par l’équipe d’un cardiologue spécialisé dans l’analyse électrique du coeur...”

Raoult dénonce une “dérive” de la presse médicale

“Je ne vais pas changer d’avis parce qu’il y a une publication, quel que soit le journal dans lequel elle sort, maintient le directeur de l’IHU de La Timone. C’est plus une question de savoir s’il existe une dérive des journaux de recherche médicale, ce que je crois, comparable à ce qu’on a vu chez les médias généralistes, dans laquelle la réalité est tordue de telle manière qu’à la fin, ce qui est rapporté n’a plus rien à voir avec ce qui est observable.”

“Moi, il n’y a rien, à part peut-être l’Alzheimer, qui effacera ce que j’ai vu de mes yeux. Le reste, ce qui se publie dans la littérature, c’est complètement déraisonnable, poursuit le professeur Raoult. Si d’un coup, il suffisait que quelqu’un publie une bêtise pour que j’oublie tout ce qu’on a fait pendant deux mois et demi, je serais devenu fou. Donc je ne vais pas changer d’avis parce qu’il y a des gens qui nous disent ‘nous qui n’avons pas vu de malades, nous vous disons ce qu’il s’est passé, alors que vous qui avez vu des malades, vous ne savez pas ce qu’il s’est passé’.”