"Pour lui une femme c’était rien": à son procès, Monique Olivier raconte le "mépris des femmes" de Michel Fourniret
"Il méprisait les femmes". Une semaine après le début de son procès pour complicité dans les enlèvements et meurtres de deux jeunes femmes et une enfant, Monique Olivier est pour la première fois au coeur d'une séance d'interrogatoire devant la cour d'Assises de Nanterre ce mardi 5 décembre.
Questionnée sur le meurtre de Joanna Parrish, une jeune Anglaise de 20 ans retrouvée morte battue, violée et étranglée dans une rivière de l'Yonne le 17 mai 1990, Monique Olivier a décrit son ex-mari et complice Michel Fourniret comme obsédé par la virginité des femmes qu'ils enlevaient pour les violer.
"Ça l’a contrarié qu’elle ait un petit ami"
Monique Olivier a raconté qu'elle et son mari ont repéré la jeune femme via une petite annonce pour des cours d'anglais publiée dans un magazine. Ils lui ont fixé un rendez-vous et elle est montée dans leur fourgonnette. Pendant le viol qui s'est déroulé dans ce véhicule, l'accusée est restée assise à l'intérieur, n'intervenant pas.
"Il m’avait pas demandé de sortir. Je suis restée comme une idiote", a répondu Monique Olivier lorsque le président de la cour lui demande pourquoi elle n'est pas sortie de la fourgonnette.
Elle a aussi expliqué que Michel Fourniret lui "a demandé si elle est toujours vierge et si elle avait un petit ami. Ça l’a contrarié qu’elle ait un petit ami car elle était plus vierge". "Il était à la recherche de la virginité. Mais pour lui une femme c’était rien. Il méprisait les femmes", a-t-elle détaillé.
Monique Olivier a également raconté que Michel Fourniret "a donné des coups" à la jeune femme. "Elle a du perdre conscience... Je regardais pas". Joanna Parrish a été violée puis étranglée à l'aide d'une cordelette. Son corps a ensuite été jeté nu dans une rivière, en pleine nuit, et ne sera retrouvé que le lendemain matin.
Regrets et dédouanement
Après une brève interruption, l'audience a repris sans la famille Parrish, qui n'a pas supporté l'audition de l'accusée et qui a quitté la salle.
Monique Olivier a alors fait part de ses regrets: "À ce moment là j’ai peur de lui (Michel Fourniret, NDLR), de ce qu’il se passe. Je suis pas intervenue et maintenant je regrette. C’est impardonnable", a-t-elle reconnu.
Elle a toutefois relativisé son rôle de moteur dans les crimes de Michel Fourniret: "Je sais que si ça n’avait pas été moi ça aurait été une autre. Et une autre serait à ma place actuellement". Quand Michel Fourniret est comparé à un "chasseur", "j'étais le chien", a affirmé Monique Olivier.
L'un des avocats des parties civiles, Didier Seban, a montré des photos du corps de Joanna Parrish. "C'est pas possible, elle était si belle, elle méritait pas ça", a réagi l'accusée.
Condamnée à la perpétuité en 2008, Monique Olivier est au coeur d'un nouveau procès en lien avec les enlèvements, viols et meurtres de deux jeunes femmes, Marie-Angèle Domèce et Joanna Parish, et une enfant, Estelle Mouzin, qui font partie des nombreuses victimes du couple Fourniret-Olivier.