Le procès de Donald Trump touche à sa fin, le jury va se retirer et décider d'un verdict ce mercredi
Après six semaines de débats, dominés par des histoires de sexe, d'argent et de politique, le jury va se retrouver à huis clos ce mercredi 29 mai pour trancher sur le sort de l'ancien président américain.
Défense et accusation se sont livré à une passe d'armes finale ce mardi 28 mai au procès de Donald Trump à New York, dernier acte avant que les 12 jurés se retirent mercredi pour décider d'un verdict au premier procès pénal d'un ancien président américain.
Le jury commencera à délibérer à huis clos dès ce mercredi 29 mai. Avec une question: l'ancien président des Etats-Unis, qui aspire à revenir à la Maison Blanche, s'est-il rendu coupable de 34 falsifications de documents comptables, destinées à cacher un paiement de 130.000 dollars à l'actrice de films X Stormy Daniels pour éviter un scandale sexuel à la toute fin de sa campagne présidentielle de 2016?
Une réponse positive provoquerait un séisme politique. Le candidat républicain de 77 ans pourrait faire appel et, dans tous les cas, se présenter à l'élection du 5 novembre contre Joe Biden, 81 ans.
Mais sous le poids considérable de la première condamnation pénale d'un ex-président.
"Quel ennui !"
Durant un réquisitoire de six heures, le procureur Joshua Steinglass a tenté une dernière fois de convaincre les jurés que derrière les falsifications comptables, "le coeur de cette affaire, c'est un complot et une dissimulation" pour gagner l'élection contre Hillary Clinton en 2016.
L'intention de tricher de Donald Trump "ne pourrait pas être plus évidente", a tonné le magistrat juste avant que l'ancien président quitte le prétoire vers 20 heures. "Quel ennui!", avait-on pu lire dans l'après-midi sur son compte Truth Social.
L'argent avait servi à acheter le silence de l'actrice sur une relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue en 2006 avec le milliardaire républicain, un épisode nié par Donald Trump et qu'elle a longuement évoqué pendant le procès, en parlant d'un acte "consenti" mais où le "rapport de force" était déséquilibré.
L'histoire de Stormy Daniels "est tortueuse, elle met les gens mal à l'aise. C'est ce déballage devant le peuple américain que l'accusé voulait éviter", a assuré Joshua Steinglass. "Stormy Daniels c'est le mobile", a-t-il insisté.
Mais pour l'avocat de Donald Trump, Todd Blanche, "il n'y avait pas d'intention de frauder et aucun complot pour influencer" le scrutin. Et le paiement à Stormy Daniels n'était que le résultat d'une "extorsion" contre le candidat républicain.
Au bout d'une plaidoirie de trois heures, l'avocat a mis en garde les jurés contre toute tentation de faire de leur verdict un "référendum" pour ou contre Donald Trump, dont une partie des Américains craignent le retour au pouvoir. "Si vous vous en tenez" aux preuves, "c'est un verdict de non-culpabilité, vite fait, bien fait", a conclu l'avocat.