Procès Daval : la thèse d'un viol post mortem écartée par le médecin légiste

Jonathann Daval pendant son procès devant les Assises de la Haute-Saône à Vesoul, le 16 novembre 2020 - BENOIT PEYRUCQ © 2019 AFP

La thèse d'un viol commis après la mort d'Alexia Daval, comme l'évoque les avocats de la famille de la victime, a à nouveau été abordée lors de ce deuxième jour d'audience au procès Daval.

C'est une hypothèse qui nourrit les débats depuis l'ouverture du procès de Jonathann Daval ce lundi devant la cour d'assises de Haute-Saône. La théorie d'un viol post mortem commis sur Alexia Daval, évoquée par les avocats des parents de la jeune femme, a à nouveau été évoquée ce mardi matin lors de l'audition du médecin légiste.

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Lors de la lecture du rapport d'autopsie, éprouvante pour la famille d'Alexia Daval, qui est sortie pendant l'intervention du médecin légiste, l'expert a précisé qu'il n'avait pas relevé de traces de violences sexuelles. L'un des avocats des proches de la victime a toutefois interrogé le médecin sur la possibilité qu'il y ait eu un rapport sexuel sans provoquer de lésions vaginales.

"Est-ce incompatible?", demande Me Caty Richard. "En aucun cas", fait savoir le médecin légiste qui, interrogé par le président de la cour d'assises, fait valoir que "dans la majorité des agressions sexuelles, il n'y a pas de lésions".

Rien "d'anormal"

L'un des arguments mis en avant par les parties civiles pour étayer cette théorie est la découverte du sperme de Jonathann Daval dans le corps et sur la culotte et le short de son épouse. Ce dernier a toujours affirmé que le couple avait eu une relation sexuelle le mercredi précédent la mort de la jeune femme. Pendant l'instruction, la juge avait examiné la piste d'un viol avant de l'écarter.

Invités à interroger le médecin légiste, les avocats de Jonathann Daval se sont attardés sur ce point pour tenter de balayer la thèse des parties civiles. "Est-il normal de retrouver du sperme sur les vêtements d'une jeune femme trois jours après un rapport qu'elle a pu avoir?", interroge Me Randall Schwerdorffer.

"Si on postule qu'il y a eu un rapport sexuel le mercredi, ce n'est pas du tout anormal que l'on retrouve des spermatozoïdes dans le vagin et à l'intérieur des vêtements 2 ou 3 jours après", répond le médecin légiste.

"Pas la preuve" d'un viol

Me Randall Schwerdorffer poursuit ses questions. "A-t-on la preuve d'un rapport post mortem, comme le prétendent les parties civiles?", insiste alors l'avocat de Jonathann Daval.

"Non seulement je n'en ai pas la preuve, mais je n'ai pas d'argument positif indiquant qu'un tel rapport ait eu lieu", tranche le médecin légiste.

Pour la défense, les réponses de l'expert évacuent totalement l'hypothèse d'un viol post mortem. "Il est le seul à même de se prononcer scientifiquement sur l'existence ou pas de ce qui a été affirmé péremptoirement dans la presse (...) à savoir l'existence d'un viol post mortem", s'est réjoui l'avocat lors de la suspension d'audience, estimant que ce point "délirant" avait désormais été rejeté.

"Il n'existe aucun élément, ce sont les mots de l'expert, permettant d'accréditer un viol ante ou post mortem", a ajouté Me Schwerdorffer, disant espérer pouvoir désormais "se concentrer sur la vérité, sur la logique" du meurtre et avoir "des débats sereins".

>> Daval, la série: les épisodes 1 et 2 de la série documentaire de BFMTV sont disponibles en replay et en version podcast, les épisodes 3 et 4 sont à découvrir ce mardi à 20H50.

Article original publié sur BFMTV.com

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