"Problématique", "raciste", "blessant": la nouvelle édition d'"Autant en emporte le vent" s'accompagne d'un avertissement

Pas de réécriture, mais un avertissement. L'éditeur d'Autant en emporte le vent, Pan Macmillan, a décidé d'ajouter à la nouvelle édition du best-seller de Margaret Mitchell publié en 1936, un avertissement pour les lecteurs, selon le Telegraph. Il sera donc mentionné que l'ouvrage contient des passages "racistes", qu'il est "problématique", et que certains éléments peuvent se révéler "blessants ou même dangereux".

"Autant en emporte le vent est un roman qui comporte des éléments problématiques, notamment la romantisation d'une époque choquante de notre histoire et les horreurs de l'esclavage", indique ainsi l'avertissement de cette nouvelle édition relayé par The Independent.

"Le roman inclut la représentation de pratiques inacceptables, des représentations racistes et stéréotypées et des thèmes, une caractérisation, un langage et une imagerie troublants."

Texte original

Contrairement à d'autres éditeurs, qui choisissent de gommer le caractère raciste ou jugé offensant de certaines œuvres, Pan Macmillan a décidé de conserver le texte tel quel.

"Le texte de ce livre reste en tout point fidèle à l'original et reflète la langue et la période dans lesquelles il a été écrit à l'origine", peut-on ainsi lire dans l'avertissement.

"Pan Macmillan estime que modifier le texte pour refléter le monde d'aujourd'hui nuirait à l'authenticité de l'original et a donc choisi de laisser le texte dans son intégralité.

L'édition s'accompagne également d'un essai d'une historienne britannique et romancière, Philipp Gregory. L'autrice y explique que Autant en emporte le vent "a effectivement promu la vision raciste des planteurs sur l'histoire du Sud" et "glorifie et prêche la suprématie blanche".

En France, les éditions Gallmeister ont publié une nouvelle traduction du livre en 2020. La traductrice Josette Chicheportiche expliquait alors avoir notamment réécrit les dialogues des personnages noirs, qui s'exprimaient dans la première traduction de façon caricaturale.

Le film tiré du livre, avec Vivien Leigh et Clark Gable en 1939 est devenu un classique du cinéma. Cette fresque épique au temps de la Guerre de Sécession, a également été taxé de racisme.

Brièvement retiré de la plateforme HBO Max en 2020, le film est revenu avec un avertissement indiquant que le film "nie les horreurs de l'esclavage". Pour HBO Max, maintenir ce film dans son catalogue "sans explication et dénonciation de cette représentation aurait été irresponsable". La plateforme avait donc décidé de remettre le film en ligne mais avec une contextualisation pour restituer l'œuvre dans son époque.

Article original publié sur BFMTV.com