Prix des cigarettes : vers une hausse en 2023 ? Les buralistes « inquiets »

Pour « coller » à l’inflation, le prix de la plupart des paquets de cigarettes pourrait  dépasser les 11 euros à partir de 2023.
LOIC VENANCE / AFP Pour « coller » à l’inflation, le prix de la plupart des paquets de cigarettes pourrait dépasser les 11 euros à partir de 2023.

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Pour « coller » à l’inflation, le prix de la plupart des paquets de cigarettes pourrait dépasser les 11 euros à partir de 2023.

TABAC - La plupart des paquets de cigarettes vont-ils atteindre le prix de 11 euros à partir du mois de janvier 2023 ? Selon un article publié ce vendredi 23 septembre par « Les Échos », le gouvernement réfléchit à la possibilité de modifier certaines règles sur la fiscalité du tabac dans le budget 2023 de la Sécurité sociale, présenté ce lundi 26 septembre en Conseil des ministres.

Habituellement, la hausse des droits d’accises - taxes perçues sur la vente de certains produits comme l’alcool et le tabac et visant à en dissuader l’achat - est indexée chaque année à l’inflation mesurée deux ans auparavant. Cette hausse est également plafonnée à 1,8 %.

Vers une hausse de près de 70 centimes ?

Mais selon le quotidien économique, le gouvernement envisagerait de changer la législation en déplafonnant cette taxe et en l’indexant sur l’inflation moyenne mesurée à N-1 et non plus N-2 pour « coller » à la forte inflation enregistrée en France et dans le monde depuis la reprise économique et la guerre en Ukraine.

« Cela conduirait à des hausses des droits de 5 % à 6 % début 2023 (selon l’inflation constatée en 2022), voire 7,5 % en additionnant les hausses de prix constatées sur 2021 et 2022 », selon les calculs du journal, qui avance une hausse de près de 70 centimes sur les prix des paquets. La plupart d’entre eux dépasseraient ainsi les 11 euros, tandis que ceux du tabac à rouler franchiraient la barre des 15 euros.

« Les annonces n’interviendront pas avant lundi »

« Il n’y a pas de raison que les prix augmentent partout, sauf pour les cigarettes », explique un député de la majorité au quotidien. Du côté de Bercy, on tempère en assurant « qu’aucun arbitrage n’a encore été rendu ». Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a lui expliqué sur RTL que « les annonces n’interviendront pas avant lundi ». Un timing confirmé au HuffPost par le ministère des Comptes publics et de la Santé.

Reste que la mesure inquiète déjà les buralistes. « Nous avions obtenu du gouvernement un gel de la fiscalité en 2021 et 2022, après la très grosse trajectoire 2018-2020, et bien évidemment, cette question (...) fait l’objet de négociations entre nous, les Douanes et Bercy », répond ce vendredi à l’AFP Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes.

« Pour le moment, rien n’est arbitré mais ça ne saurait tarder », ajoute-t-il. « Je suis inquiet : cela fait 20 ans que l’outil fiscal est utilisé, et cela a fait grimper le marché parallèle, et s’est traduit par un désastre économique pour notre réseau avec 10 000 établissements fermés en 15 ans ». Il réclame une « visibilité pluriannuelle de la fiscalité, comme sous le précédent quinquennat » et une hausse ne dépassant pas les « 20 centimes par an ».

La dernière hausse de la fiscalité sur les prix des cigarettes date de novembre 2020.  La consommation de tabac a diminué en France entre 2014 et 2019, mais la baisse semble s’être interrompue en 2020, dans un contexte de l’épidémie de coronavirus et des confinements. Pour pallier le manque à gagner lié à la baisse des ventes de tabac, l’État a accompagné la mutation des buralistes -nouveaux services, vente accrue de produits du vapotage... - avec un plan de 100 millions d’euros de 2018 à 2021 .

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