Le prince Harry “surestime le pouvoir des tabloïds”

Harry sur sa licorne, en Don Quichotte paumé face aux rotatives de la presse tabloïd. La “croisade” du prince contre les médias britanniques irrite The Spectator. Déjà en procédure contre The Sun et le Daily Mail pour atteinte à la vie privée, Son Altesse Royale s’est attaqué frontalement, cette semaine, à la maison mère du Daily Mirror, du Sunday Mirror et du Sunday People.

En compagnie d’une centaine d’autres plaignants, le fils cadet du roi Charles III accuse ces publications d’avoir obtenu des informations de manière illégale dans le but d’alimenter plusieurs dizaines d’articles à son sujet. Les faits remonteraient au tournant du millénaire : à l’époque, les écoutes téléphoniques étaient répandues sur Fleet Street, artère historique de la presse londonienne, au point de provoquer un scandale national.

Mais les 6 et 7 juin, devant la Haute Cour de Londres, où il était appelé à témoigner, “Harry s’est présenté avec seulement une longue litanie de suspicions et de griefs insignifiants et sans aucune preuve”, assène le magazine conservateur, dans son numéro daté du 10 juin.

“Ce qui ne signifie pas que The Mirror ne s’est pas livré à des écoutes illégales. Le journal a admis par le passé qu’il avait eu recours à ces pratiques, s’était excusé et avait payé plus de 100 millions de livres en réparations à divers plaignants.”

Effondrement de la diffusion

Pour autant, “la tendance d’Harry à toujours vouloir attirer la sympathie risque de provoquer chez beaucoup de gens plus de révulsion que de peine”. Bien sûr, poursuit The Spectator, “ce qu’il a vécu dans sa jeunesse vis-à-vis de sa mère a touché le grand public”. Mais sa quête de revanche contre les tabloïds, désignés comme responsables de la mort de Diana, tourne au “tragicomique”.

Harry, insiste le journaliste Freddy Gray, déboule sur le champ de bataille avec quinze ans de retard. Les titres impliqués dans ces écoutes illégales ont payé et l’un d’entre eux, News of the World, a même mis la clé sous la porte en 2011.

“Si son but est de mettre les tabloïds à genoux, pas la peine, ils le sont déjà.”

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