Présidentielle 2022 : qui est vraiment Éric Zemmour, le candidat controversé de cette élection ?

Éric Zemmour lors de son premier meeting organisé à Villepinte, le 5 décembre dernier.

Longtemps commentateur de la vie politique en tant que journaliste, Éric Zemmour est passé de l'autre côté de la barrière et est désormais candidat à l'élection présidentielle 2022. Retour sur son parcours.

Cela faisait plusieurs mois qu'il n'y avait plus vraiment de suspense mais c'est désormais officiel depuis quelques semaines : Éric Zemmour est candidat à la prochaine élection présidentielle. Alors qu'il était régulièrement présent sur les plateaux de télévision, notamment sur CNews, pour commenter la vie politique, le journaliste, éditorialiste et polémiste d'extrême-droite a changé de casquette pour devenir acteur de la vie politique et ambitionne de devenir président de la République. Retour sur le parcours de ce personnage très connu du paysage médiatique qui débute en politique.

Né à Montreuil (Seine-Saint-Denis) en 1958, Éric Zemmour est issu d'un milieu modeste. Ambulancier et femme au foyer, ses deux parents ont fui l'Algérie en 1952 pour s'installer en Île-de-France. Ayant passé sa scolarité dans une école juive, Éric Zemmour est très bon élève et a étudié à Sciences Po Paris avant d'échouer au concours de l'ENA. Pour Étienne Girard, auteur d'un livre intitulé Le Radicalisé sur le polémiste, c'est cette "humiliation" qui a nourri son ambition de se présenter à la présidence de la République.

Plus polémiste que journaliste

Après cet échec l'ayant plongé dans une dépression quelques années, il se lance dans la publicité avant de finalement se diriger vers le journalisme. En 1986, il est embauché au Quotidien de Paris comme journaliste au service politique puis devient éditorialiste à InfoMatin pendant un an et pige en parallèle pour Marianne et Valeurs actuelles. C'est en 1996 qu'il intègre la rédaction du Figaro, en tant que journaliste politique. À partir de 2003, Éric Zemmour apparait régulièrement à la télévision en participant chaque semaine à l'émission Ça se dispute sur I-Télé, puis rejoint l'émission de Laurent Ruquier On n'est pas couché en 2006, où il devient une figure du petit écran pendant 5 ans. S'il est bien journaliste, c'est l'étiquette de polémiste qui lui colle le plus à la peau en raison de ses nombreuses prises de position controversées.

De 2010 à 2018, il collabore avec RTL et présente des brèves chroniques d'actualités intitulée Z comme Zemmour puis On n'est pas forcément d'accord et participe aux très bonnes audiences de la radio jusqu'à son départ en 2018. À partir de 2019, il participe à la nouvelle émission de CNews Face à l'info du lundi au jeudi où il débat de l'actualité avec d'autres chroniqueurs et permet à la chaine d'info de faire des meilleures audiences que ses concurrentes. En raison de ses nombreux dérapages, le groupe Canal décide de ne plus diffuser l'émission en direct.

De nombreuses frasques et des condamnations

"L'islam est une religion totalitaire qui prend en charge les individus", "la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait", "soit on couche avec l'autre sexe et on fait des enfants, soit on ne couche pas avec l’autre sexe et on n’a pas d’enfants", les musulmans "ont leur code civil, c'est le Coran", "ils [les mineurs étrangers isolés] n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu’ils sont"... lors de ses nombreuses apparitions sur les plateaux de télévision, l'essayiste d'extrême-droite n'a jamais cessé de créer la polémique avec des propos diffamatoires lui valant plusieurs poursuites judiciaires.

Relaxé à plusieurs reprises, il a été condamné pour provocation à la discrimination raciale en 2011 et pour provocation à la haine envers les musulmans en 2018. Au total, selon l'émission Complément d'enquête, il aurait fait l'objet de 16 procédures judiciaires depuis 2008. Le 17 janvier 2021, le candidat d'extrême-droite a été condamné à 10 000 euros d'amende pour ses propos sur les mineurs étrangers isolés, qualifiés de "voleurs, assassins et violeurs". Le polémiste a fait appel de cette décision.

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Il avait renoncé en 2017

Éric Zemmour est également un auteur prolifique puisqu'il a publié de nombreux essais dans lesquels il donne sa vision de la société et de la France, son plus gros succès étant Le Suicide français paru en 2014. Selon Étienne Girard, il avait déjà la volonté de se présenter à l'élection présidentielle de 2017 mais il avait renoncé en raison de la victoire de François Fillon à la primaire de la droite qui le privait d'un espace politique suffisant, rappelle Ouest-France. Le débat raté de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2017 l'aurait convaincu qu'il a bien sa place en tant qu'homme politique en France.

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Sarah Knafo, sa directrice de campagne aurait également poussé le père de 3 enfants à se lancer dans l'aventure. L'énarque de 28 ans et militante souverainiste n'est pas uniquement la conseillère et le bras droit du polémiste, puisqu'elle est également sa compagne indique Le Monde, qui la considère comme "la pièce maîtresse de son dispositif".

Le nouveau Trump ?

Après avoir laissé planer le doute pendant des mois, cet homme de 63 ans va être candidat pour la première fois à une élection présidentielle. Pour de nombreux spécialistes, cette candidature rappelle celle du candidat "antisystème" Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2016. Le premier meeting d'Éric Zemmour à Villepinte a d'ailleurs été marqué par des violences contre des militants antiracistes. Le candidat d'extrême-droite s'en est lui pris à plusieurs reprises aux journalistes dans son discours, comme avait l'habitude de le faire l'ancien président des États-Unis.

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