Présidentielle 2022 : qui est Valérie Pécresse, première femme de droite candidate à la présidentielle ?

Après avoir battu Éric Ciotti au second tour du Congrès LR, Valérie Pécresse est officiellement candidate à la présidence de la République pour 2022.

Samedi 4 décembre, Valérie Pécresse a battu Éric Ciotti au second tour du Congrès des Républicains et sera candidate à la prochaine élection présidentielle. Retour sur le parcours de l'actuelle présidente de la région Île-de-France.

Pour la première fois dans l'histoire du parti des Républicains (ex-UMP et RPR), une femme va représenter le parti lors d'une élection présidentielle. Il s'agit de Valérie Pécresse, vainqueure du second tour du Congrès LR face à Éric Ciotti après avoir récolté près de 61% des suffrages. La femme de 54 ans compte bien sur son expérience en tant que présidente de la région la plus peuplée de France pour rallier l'Élysée, dont elle connait bien les rouages pour avoir été conseillère technique de Jacques Chirac de 2000 à 2002. C'est en 1997 qu'elle choisit l'Élysée et rejoint les rangs de l'équipe de Jacques Chirac après avoir refusé d'intégrer le cabinet de Matignon auprès de Lionel Jospin.

Très bonne élève, Valérie Pécresse obtient son bac à 16 ans avant d'intégrer HEC puis l'ENA. Un parcours brillant qui lui a très longtemps valu une image de femme sage, à son plus grand agacement. Lorsqu'elle a 15 ans, elle apprend le russe dans un camp d'été des jeunesses communistes durant deux années de suite. " J'ai voulu apprendre le russe et c'était la seule façon d'aller en URSS ", expliquera-t-elle plus tard, selon l'Humanité. Elle se met par la suite au japonais et se rend à Tokyo pour y vendre des caméscopes et liqueurs.

Un premier poste au gouvernement en 2007

En 1992, elle rejoint le Conseil d'État qu'elle quittera en 2015, après y avoir été maître des requêtes dès 1993, pour se consacrer aux élections régionales. En 2002, suite à la fin de sa mission aux côtés de Jacques Chirac, elle est élue députée pour la première fois, dans la 2e circonscription des Yvelines. Elle devient quelques mois plus tard secrétaire générale adjointe de l'UMP puis porte-parole du parti au niveau national. En mars 2004, elle est élue conseillère régionale d'Île-de-France sur la liste de Jean-François Copé.

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Alors qu'elle était pressentie pour entrer au gouvernement suite à la réélection de Jacques Chirac, ce n'est qu'en 2007 qu'elle est nommée ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans le premier gouvernement Fillon, suite à l'élection de Nicolas Sarkozy. Alain Juppé avait bien senti le coup en 2002 lorsqu'il déclarait : "Elle a vocation à entrer dans un gouvernement". Un poste qu'elle occupe pendant plus de 4 ans avant de devenir ministre du Budget et porte-parole du gouvernement suite à un remaniement, lors de la dernière année de mandat de Nicolas Sarkozy.

Pro Manif pour tous... avant de changer d'avis

Après avoir remporté la primaire UMP face à Roger Karoutchi pour l'élection régionale de 2010 en Île-de-France, elle est devancée au second tour de l'élection par la liste du socialiste Jean-Paul Huchon alors qu'elle est encore Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Réélue à son tour députée de la 2e circonscription des Yvelines (78) en 2012, elle ne perd pas pour autant de vue les élections régionales et l'Île-de-France.

Entre 2012 et 2013, cette mère de 3 enfants mariée depuis l'âge de 27 ans prend part aux différentes manifestations d'opposition au mariage homosexuel et à l'homoparentalité menée par La Manif pour tous et ne s'en cache pas. Elle avait également proposé de démarier les couples homosexuels : "On peut imaginer de mettre en place un statut d'union civile et de transférer les droits [du mariage] sur un statut d'union civile. Cela peut se faire." Mais en 2014, elle affirme avoir changé d'avis sur la loi Taubira.

Comme en 2010, elle est intronisée par la commission nationale d'investiture du parti pour les régionales. Contrairement à 5 ans auparavant, elle annonce que si elle remporte l'élection, elle se consacrera uniquement à son mandat de présidente du conseil régional d'Ile-de-France, prête à refuser un poste de ministre et démissionner de son poste de députée. Lorsqu'elle remporte les élections régionales en 2015, elle devient la première femme présidente de la région et confirme l'abandon de son mandat de députée des Yvelines.

Elle quitte LR avant d'y revenir

En 2017, elle crée son mouvement politique "Libres !" pour défendre une droite "ferme, sociale et réformatrice". Suite au mauvais score obtenu par la liste LR-Les Centristes aux élections européennes, elle quitte Les Républicains car "le parti est cadenassé de l'intérieur, dans son organisation et dans ses idées". Mais en juillet 2021, juste après avoir conservé la tête de la région Île-de-France, elle déclare sa candidature à une éventuelle primaire de droite pour la présidentielle : "Je suis candidate à la présidence de la République pour restaurer la fierté française". Elle reprend alors sa carte LR après que le parti annonce un congrès au mois de décembre 2021 en vue de la présidentielle. Un congrès qu'elle remporte pour devenir la première femme à représenter le parti à l'occasion d'une élection présidentielle.

"La place d'un clandestin c'est dans un charter pour retourner chez lui"

Décrite comme "bosseuse" tout au long de son parcours, Valérie Pécresse a réussi à gravir méthodiquement les échelons à droite sur une ligne ferme et libérale, notamment sur l'économie. Avec sa ligne moins radicale que celle d'Éric Ciotti, elle compte bien rallier quelques électeurs d'Emmanuel Macron, notamment ceux de droite déçus par la politique de l'actuel chef de l'État. Pour cela, elle ne cache pas sa politique anti-immigration : "La place d'un clandestin, c'est dans un charter pour retourner chez lui", a-t-elle déclaré à Brive-la-Gaillarde en août dernier, en assumant que "l'ordre, c'est aussi une République qui n'est pas débordée par une immigration incontrôlée, pilotée par des réseaux mafieux."

"On va gagner cette élection"

Elle compte également sur son rôle de femme pour se mettre en avant. Elle a par exemple déploré le sexisme qui règne en politique : "Si un homme crie, c'est un chef ; une femme qui s'emporte, c'est une hystérique." Celle qui se considère comme une "femme forte" ne cesse de répéter qu'une "femme peut diriger" et se présente comme une "Merkel française" pour la concertation et à l'ancienne Première ministre conservatrice britannique Margaret Thatcher pour la "fermeté".

"Prête à être la première femme présidente de la République", elle se targue d'avoir fait 2,5 milliards d'euros d'économies dans sa région contrairement à Emmanuel Macron qui a "cramé la caisse", selon ses dires. Valérie Pécresse parle d'économie(s) pour séduire l'électorat de droite et décrédibiliser le bilan du président sortant et n'hésite pas à clamer haut et fort : "On va gagner cette élection".

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