PREMIERE. Des souriceaux nés à partir de deux pères, sans mère biologique

Pour la première fois, des chercheurs parviennent à générer des ovules viables à partir de cellules masculines, donnant naissance à des souriceaux en bonne santé et qui peuvent se reproduire.

Plus besoin des mamans ? Dans une première mondiale, des chercheurs japonais ont réussi à générer des ovules fonctionnels à partir de cellules issues d’une souris mâle, donnant naissance à des souriceaux sans besoin de mère biologique. Leur exploit, publié le 15 mars 2023 dans la revue Nature, s’ajoute à celui de 2018 des chercheurs de l’Académie de Sciences chinoise, qui avaient réussi à générer des souris viables et fertiles en se passant de père. Des avancées qui ouvrent la porte à la possibilité (encore lointaine) de permettre à des couples d’hommes ou de femmes d’avoir des enfants biologiques liés génétiquement aux deux parents.

Des cellules masculines manipulées pour devenir féminines

Des tentatives précédentes de produire des ovules viables à partir de cellules masculines avaient toujours échoué par le passé. Certains avaient réussi partiellement, mais les petits issus de ces expériences mourraient rapidement, montrant les limites de leur approche. Mais les souris générées par l’équipe de Katsuhiko Hayashi de l’Université Kyushu à Fukuoka (Japon) étaient en bonne santé et parvenaient à se reproduire à leur tour. Ils ont réussi à éviter un nouvel échec en forçant aux cellules masculines à perdre leur chromosome Y et à dupliquer leur chromosome X, afin de générer des cellules féminines (XX, contrairement aux cellules masculines XY).

Pour ce faire, ils ont utilisé des cellules issues de la queue des souris mâles qu’ils ont reprogrammées grâce pour devenir les cellules souches pluripotentes, qui peuvent ensuite devenir n’importe quel type de cellule du corps. Ces cellules souches ont ensuite été cultivées en laboratoire, leur permettant de se multiplier plusieurs fois. Car durant cette multiplication cellulaire, parfois la cellule mâle (avec les chromosomes XY) peut perdre naturellement son chromosome Y (gardant uniquement le chromosome sexuel X, un phénomène qui arrivait à environ 1 % des cellules). Les chercheurs ont sélectionné ces cellules ayant perdu leur c[...]

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