Un premier ours polaire meurt de la grippe aviaire

Des renards, des ours bruns et noirs, des pumas, des phoques, des éléphants de mer et des ratons laveurs… La liste des animaux victimes de la grippe aviaire ne fait que s’allonger. En octobre, un premier ours polaire qui vivait près d’Utqiagvik, dans l’extrême nord de l’Alaska, aux États-Unis, a succombé au virus H5N1, dont la souche actuellement en circulation est hautement pathogène.

Après analyse de la dépouille, la cause de la mort a été attestée à la fin de décembre, rapporte le journal local Alaska Beacon, à qui le vétérinaire officiel de l’État, Bob Gerlach, a confirmé qu’il s’agissait du “tout premier cas rapporté d’ours polaire” emporté par cette maladie. Cette mort d’un animal emblématique rappelle que la grippe aviaire est bel et bien sortie des élevages et fait des ravages parmi les animaux sauvages, oiseaux migrateurs mais aussi mammifères.

“La présence d’oiseaux malades dans cette zone était connue. L’ours polaire a pu être contaminé après en avoir mangé”, indique The New York Times. Les ours blancs se nourrissent de préférence de phoques, mais le recul de la banquise, dû au dérèglement climatique, contraint souvent le prédateur du grand froid à diversifier son alimentation.

Cela dit, les ours peuvent être atteints par la maladie sans ingérer d’oiseau infecté, indique Bob Gerlach à Alaska Beacon :

“Si un oiseau meurt de cette maladie, le virus peut se maintenir pendant un moment dans l’environnement, d’autant plus s’il y fait froid.”

Les zones du globe les plus reculées ne sont donc plus épargnées par la maladie, dont la souche virale a émergé en 2020, et qui a atteint toutes les régions de la planète, à l’exception de l’Australie, à la faveur des déplacements des oiseaux migrateurs. La grippe aviaire concerne des espèces polaires. Et ces dernières, déjà affectées par le dérèglement climatique, sont particulièrement vulnérables, dans la mesure où elles n’avaient jusque-là jamais rencontré de virus similaire à H5N1.

“Cela concernait déjà les mammifères de l’Antarctique, et maintenant ce sont ceux de l’Arctique, c’est horrifiant”, s’émeut Diana Bell, professeure émérite de biologie de la conservation à l’université d’East Anglia, au Royaume-Uni, auprès du Guardian. Avant de poursuivre :

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