La « première ZAD de Paris » : les boulistes de Montmartre se rebiffent

Ce lundi, quelques dizaines de licenciés du CLAP s'adonnaient à leur passion. Les tentes et la banderole témoignent de la mobilisation en cours.  - Credit:Nathan Tacchi/Le Point
Ce lundi, quelques dizaines de licenciés du CLAP s'adonnaient à leur passion. Les tentes et la banderole témoignent de la mobilisation en cours. - Credit:Nathan Tacchi/Le Point

Au cœur de Montmartre, seuls les lointains claquements secs des boules laissent deviner au détour de la très chic avenue Junot l'existence du Club Lepic Abbesses Pétanque, appelé CLAP. Dans une grande cour de 765 m2, protégée par de majestueux arbres, quelque 30 joueurs de boules s'adonnent ce lundi à leur passion. Christophe, un peintre aux cheveux grisonnants, se concentre, lance une boule et esquisse un sourire. Il semble avoir gagné un point. « Ici, c'est le jardin que je n'ai pas. Et surtout, c'est les copains », glisse ce fidèle du CLAP.

Au-dessus de lui, une large pancarte est accrochée entre deux arbres : « CLAP en danger ». À quelques mètres de celle-ci, quatre tentes reposent sur des palettes en bois. « La première ZAD de Paris », glisse un des bouleurs parisiens. En effet, si ce jour-là le soleil illumine le boulodrome, l'avenir du club est sombre.

Le CLAP, « plus qu'un club de pétanque, c'est une grande famille »

En juillet 2023, la Ville de Paris, propriétaire du terrain qu'occupe le CLAP, a conclu une convention d'occupation pour douze ans avec la société Fresmosc, qui gère le chic et prestigieux Hôtel particulier Montmartre donnant sur la cour occupée par les boulistes. Cette convention, établie à l'issue d'un appel à manifestation, prévoit que cette parcelle du domaine public soit louée à cette société en vue de la création d'un jardin public et de la mise en place d'activités de loisirs et pédagogiques, en échange du versement d'une redevance [...] Lire la suite