Pras Michel, membre des Fugees, reconnu coupable dans une affaire de corruption

Pras Michel, ex-membre du groupe de hip-hop des années 1990, les Fugees, lors de son arrivée au tribunal le 31 mars 2023 à Washington.
Pras Michel, ex-membre du groupe de hip-hop des années 1990, les Fugees, lors de son arrivée au tribunal le 31 mars 2023 à Washington.

JUSTICE - Pas de passe-droit pour la star du hip-hop des années 1990. Pras Michel, ancien membre du groupe The Fugees, a été reconnu coupable mercredi 26 avril à Washington pour son rôle dans une campagne illégale d’influence menée par un financier malaisien, Low Taek Jho, au cœur d’un vaste scandale de corruption.

L’artiste américano-haïtien, âgé de 50 ans, a été reconnu coupable de tous les chefs d’inculpation pour lesquels il était poursuivi, au terme d’un procès médiatique de plusieurs semaines qui a notamment vu défiler l’acteur Leonardo DiCaprio pour témoigner.

Pras « Michel a joué un rôle central dans un vaste complot visant à influencer de hauts responsables gouvernementaux », a souligné Harry Lidsk, un représentant du ministère de la Justice. Entre 2012 et 2017, la star du hip-hop aurait perçu quelque 100 millions de dollars de la part du Malaisien Low Taek Jho, considéré comme le cerveau du scandale du fonds souverain malaisien 1MDB.

Selon les autorités américaines, cette somme importante aurait en partie servi à des contributions à la campagne présidentielle de Barack Obama en 2012. Les dons en provenance de l’étranger étant interdits aux Etats-Unis, ils auraient été réalisés via des prête-noms et des sociétés offshore.

Lobbying pour Pékin et financement du « Loup de Wall Street »

Pras Michel a notamment été reconnu coupable de conspiration, de faux et usage de faux et d’avoir servi comme agent dissimulé d’un gouvernement étranger, des délits pour lesquels il encourt une peine maximale de 20 ans de prison, a indiqué le ministère de la Justice américain dans un communiqué.

Pras Michel a été également reconnu coupable d’avoir effectué en 2017 du lobbying illicite au profit de la Chine auprès de l’administration de Donald Trump pour demander le rapatriement d’un dissident chinois, le milliardaire Guo Wengui.

Accusé d’avoir floué des milliers d’investisseurs pour s’enrichir, Guo Wengui a été arrêté en mars à New York pour fraudes financières.

Quant à Low Taek Jho, l’homme d’affaires malaisien au cœur de ce vaste scandale, il a, lui, été inculpé en 2018 pour corruption et blanchiment d’argent liés au pillage du fonds 1MDB, censé contribuer au développement économique de la Malaisie. En fuite, il se trouve désormais probablement en Chine.

Le financier est notamment accusé, aux côtés d’autres personnes, d’avoir utilisé l’argent de ce fond pour acheter des résidences de luxes, des yachts ou encore des œuvres d’art et pour s’entourer de stars de la musique, du cinéma, en finançant notamment le film « Le Loup de Wall Street », long métrage sorti en 2013 qui a valu un Oscar à Leonardo DiCaprio.

L’acteur a raconté au cours du procès aux jurés les fêtes décadentes financées par Low Taek Jho et a dit se souvenir de ce dernier assurant « qu’il voulait faire un don important au parti démocrate », évoquant « 20 à 30 millions de dollars. J’ai dit : Waouh, c’est beaucoup d’argent... ».

À voir également sur Le HuffPost :

Booba accuse Dylan Thiry, des députés saisissent la justice

Affaire Depardieu : pour Charlotte Arnould, les 13 témoignages connus sont « bien en deçà de la réalité »