Présidentielle en Tchéquie : la campagne nauséabonde d’Andrej Babis

Les médias tchèques – ne serait-ce que ceux qui n’appartiennent pas à la holding d’Andrej Babis – avaient prévenu leurs lecteurs dès la fin du premier tour : c’est à une “sale campagne” qu’il fallait s’attendre de la part de l’ancien Premier ministre (2017-2021). Cet avertissement, Respekt a choisi de l’illustrer en une de son numéro de cette semaine, à travers un dessin montrant Andrej Babis, déversant le contenu d’un camion de vidange de fosses septiques sur lequel figure l’inscription “Il aide les gens… Voilà pourquoi Babis”.

Pris d’un rire nerveux qu’il semble ne pas pouvoir retenir, l’adversaire de Petr Pavel arrose d’excréments et d’eaux usées tout ce qui l’entoure. Une gaieté de cœur derrière laquelle se cache un esprit malveillant qui fait dire à l’hebdomadaire libéral que la semaine qui a précédé ce second tour n’est rien de moins que “sept jours qui changeront la Tchéquie”.

Un choix entre “la grandeur d’esprit et la petitesse”

Alors que le second quinquennat du président sortant, le très clivant Milos Zeman, touche à sa fin, nombreux sont les Tchèques qui espérent une révolution de palais, ou au moins un renouvellement d’air, au château de Prague, le siège du chef de l’État. Si la question, à la veille de l’ouverture des bureaux de vote, reste bien évidemment de savoir si Petr Pavel, bien que favori dans les sondages, bénéficiera d’un soutien suffisant, le rédacteur en chef appelle toutefois ses lecteurs à “cesser d’avoir peur”.

“Il ne s’agit pas de choisir entre Petr Pavel et Andrej Babis. Nous choisissons entre la grandeur d’esprit et la petitesse, entre la dignité et la vulgarité, entre l’avenir et le passé”, explique-t-il dans un éditorial illustré par la photo d’une foule rassemblée autour de Petr Pavel et au-dessus de laquelle flotte un drapeau de l’Otan.

“Effrayer et contrôler”

L’organisation militaire, au sein de laquelle Petr Pavel a occupé les fonctions de président du comité militaire (2015-2018), est aussi un symbole de l’ancrage du pays dans l’Occident, alors que la guerre en Ukraine et la menace de la Russie ont été deux des principaux thèmes de la campagne.

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