La présidente péruvienne Dina Boluarte est accusée de plagiat

“Un silence intolérable” : c’est le titre de l’éditorial du quotidien conservateur El Comercio du mardi 11 juillet. Comme l’ensemble de la presse péruvienne, le journal exige des explications de la part de la présidente Dina Boluarte, qui refuse toujours de répondre aux accusations de plagiat, formulées dimanche 9 juillet par le programme d’investigation “Punto Final” de la chaîne Latina Televisión.

“La présidente Boluarte ne peut plus continuer de refuser de répondre à l’accusation qui la vise.”

Dans le CV qu’elle utilisait en 2007, à ses débuts de haute fonctionnaire, elle mentionnait son travail de coautrice d’une étude sur les droits de l’homme publiée en 2004. Les journalistes d’investigation de “Punto Final”, après avoir soumis le texte à un programme informatique utilisé dans le milieu académique, ont révélé que 55 % du contenu avait été copié sur d’autres études sur le sujet, sans citer de sources ni aucune bibliographie.

“Cette affaire doit bien évidemment faire l’objet d’une enquête [judiciaire], car c’est l’honnêteté même de celle qui gouverne aujourd’hui le pays qui est mise en cause.” Le parquet général de l’État a démenti les affirmations du ministre de l’Intérieur, qui avait soutenu qu’une enquête avait été ouverte.

Un taux de popularité de 12 %

En 2021, Dina Boluarte était devenu ministre du Développement et de l’Intégration sociale du président de gauche Pedro Castillo, puis sa vice-présidente. Elle l’a remplacé quand il a été destitué et emprisonné, le 7 décembre 2022, pour tentative de coup d’État – il avait entrepris de dissoudre le Congrès monocaméral alors que la Constitution l’interdisait.

Depuis, elle est très contestée et gouverne au gré d’alliances de petits groupes parlementaires hétéroclites. Sa cote de popularité atteignait à peine 12 % au mois du juin, et celle du Congrès 6 %. Entre décembre et mars derniers, des manifestations sévèrement réprimées ont réclamé sans succès sa démission et la dissolution du Congrès.

Un nouvel appel national à manifester a été lancé pour la date du 19 juillet. El Comercio poursuit :

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