Précarité étudiante : Sylvie Retailleau répond à la détresse de la jeune Maëlle

French Higher Education and Research Minister Sylvie Retailleau  leaves after a cabinet meeting at the Elysee Palace in Paris on September 26, 2022. (Photo by Emmanuel DUNAND / AFP)
EMMANUEL DUNAND / AFP French Higher Education and Research Minister Sylvie Retailleau leaves after a cabinet meeting at the Elysee Palace in Paris on September 26, 2022. (Photo by Emmanuel DUNAND / AFP)

FIN DU MOIS - Répondre à la détresse des étudiants précaires. C’est la lourde tâche à laquelle s’est attelée la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, en publiant, ce mercredi 2 novembre, une vidéo sur les réseaux sociaux. Dans cette intervention, elle tente de rassurer ceux qui, accablés par les frais, se demandent déjà « comment ils vont boucler la fin du mois ».

La séquence, filmée en face caméra depuis son bureau ministériel, est avant une réponse à une autre vidéo autrement plus virale, publiée le 31 octobre sur le réseau social TikTok.

Dans cette dernière, Maëlle, une élève à Sciences Po, y relatait, en larmes, la détresse qui est la sienne depuis qu’elle a vu fondre le montant de sa bourse. « Combien d’heures vais-je devoir travailler en plus de mes études pour pouvoir juste payer ma vie ? », interrogeait-elle dans cette vidéo visionnée plus de sept millions de fois.

« Vous venez de changer ma vie »

L’ouverture d’une cagnotte en ligne, encouragée par les internautes, lui a permis de récolter plus de 14 000 euros en quelques heures. Une aubaine pour Maëlle, qui a promis dans une seconde vidéo de reverser une partie de cet argent à des associations de soutien aux étudiants. « Vous venez de changer ma vie », a remercié l’étudiante.

Mais à la différence de Maëlle, tous les étudiants en situation de précarité n’ont pas pu bénéficier d’un buzz salvateur sur les réseaux sociaux. Un constat partagé par Sylvie Retailleau dans sa vidéo. « Vous devez trop souvent faire face à la précarité alors que vous préparez votre avenir, qui est aussi notre avenir », reconnaît la ministre de l’Enseignement supérieur.

Une concertation nationale sur la vie étudiante engagée

« Déterminée à aider », elle a rappelé les « mesures d’urgences » prises « dès son arrivée » au ministère, soulignant le maintien des repas à 1 euro au restaurant universitaire pour les étudiants boursiers, la hausse de 4 % du montant des bourses à la rentrée ou encore le gel des loyers du Crous.

Mais cette réponse à l’urgence, « ne gomme pas les problèmes de fond », reconnaît Sylvie Retailleau. C’est pourquoi « une concertation nationale et territoriale sur la vie étudiante » a été engagée en octobre, rappelle la ministre. Cette concertation, engagée en octobre, doit notamment porter sur la réforme – maintes fois reportée sous le quinquennat précédent – du système d’allocation des bourses. « Tous les territoires y seront associés, y compris les Outre-mer », assure-t-elle.

Sylvie Retailleau encourage par ailleurs les étudiants à solliciter les aides d’urgence des Crous : « J’insiste, ne restez pas isolés et démunis sans contacter le Crous. Leurs équipes sont là pour vous. Elles ont proposé à Maëlle de bénéficier à nouveau d’une aide d’urgence. Ce qui doit être fait pour Maëlle, les équipes du Crous le font au quotidien pour ceux qui en ont besoin. »

La précarité étudiante est une véritable épine dans le pied du ministère de l’Enseignement supérieur, accablé par un système d’allocation des bourses qui repose exclusivement sur les ressources des parents, sans prendre en compte le « reste à vivre » réel de l’étudiant. D’après un rapport de l’Observatoire national de la vie étudiante, un quart des étudiants ont déclaré des difficultés financières importantes sur l’année 2020-2021.

À lire également sur Le HuffPost :

Lire aussi