Présidentielle américaine : La revanche Trump-Biden semble inévitable, voici ce qui pourrait l’empêcher

Les deux candidats à la présidentielle américaine sont quasi assurés de s’affronter en novembre, mais un imprévu n’est pas exclu.

ÉTATS-UNIS - Le duel aura bien lieu. Après leurs victoires écrasantes au Super Tuesday et l’abandon quelques heures plus tard de Nikki Haley, le républicain Donald Trump et le démocrate Joe Biden sont destinés à s’affronter encore lors de la présidentielle de novembre aux États-Unis.

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Comme l’explique le journaliste du New York Times Shane Goldmacher, c’est la première fois depuis près de 70 ans que deux candidats à l’élection générale se font face lors de deux présidentielles consécutives. En 1952 puis 1956, le républicain Dwight D. Eisenhower avait en effet affronté le démocrate Adlai Stevenson. Il l’avait remporté les deux fois. Joe Biden voudra certainement que l’histoire se répète.

Si le match retour entre Donald Trump et Joe Biden paraît à ce jour inévitable, il reste encore huit mois avant la présidentielle. Le HuffPost propose ci-dessous quelques hypothèses qui pourraient empêcher ce duel d’avoir lieu.

• Joe Biden

Le président sortant en a bien conscience, il n’est pas le candidat que les démocrates auraient voulu. Trop âgé (81 ans), trop gaffeur, trop peu charismatique… Mais alors qu’il avait prévu de laisser la main à sa vice-présidente Kamala Harris en 2024, l’aura de cette dernière n’a pas dépassé les murs de la Maison Blanche. Joe Biden a donc décidé de rempiler en se présentant comme la seule personnalité du parti pouvant battre Donald Trump.

Pourtant il y a quelques semaines, la sphère politico-médiatique a commencé à imaginer un abandon de l’octogénaire. Trois possibilités émergent : dans le cas où une meilleure option s’offrait pour le parti, en cas d’incapacité à exercer ses fonctions pour des raisons de santé, ou bien en cas de décès pendant le processus électoral.

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La première option paraît assez peu plausible, au vu de l’incapacité d’autres candidats potentiels à s’imposer (et de l’ego du président). Des noms comme ceux du gouverneur de Californie Gavin Newsom ou de la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer sont régulièrement évoqués, mais il reste difficile d’imaginer leur percée d’ici la convention du parti en août.

Les deux autres options sont en revanche beaucoup plus réalistes et là, l’état d’urgence serait déclaré au parti démocrate. Une incapacité du président propulserait Kamala Harris dans le bureau ovale, comme le veut la Constitution, mais la vice-présidente ne sera pas automatiquement désignée candidate à la présidentielle.

Il faut alors comprendre le processus de désignation d’un candidat à l’élection générale. Pendant les primaires, les électeurs votent en réalité pour des délégués « liés » à un candidat. Ce sont eux qui participent à la convention du parti, où le candidat pour la présidentielle est définitivement choisi.

Si le président doit abandonner avant cette convention, les délégués promis à Joe Biden seraient probablement obligés de voter pour un autre candidat, celui de leur choix. Cette situation promettrait une sacrée bataille d’influence. Si l’empêchement intervient après cette convention, il reviendrait aux instances du parti national de décider du remplaçant après consultations auprès des gouverneurs, des élus du Congrès, et autres membres importants du parti.

• Donald Trump

Revanchard après sa défaite en 2020 et avec sa mainmise absolue sur le parti républicain, il est impossible d’imaginer un retrait volontaire de Donald Trump tant sa soif de vengeance est grande. Mais comme pour Joe Biden, le milliardaire de 77 ans n’est pas à l’abri d’un pépin de santé. En cas d’impossibilité à se présenter, les règles du parti républicain sont sensiblement les mêmes que celles du parti démocrate résumées ci-dessus.

Quid d’une condamnation ? Comme le veut la Constitution, il suffit d’être né aux États-Unis, d’y avoir vécu 14 ans, et d’avoir au minimum 35 ans pour être président. Une condamnation à la prison aurait peut-être un impact sur son électorat qui s’éloignera de lui, mais Donald Trump ne sera dans tous les cas pas empêché de candidater. La Cour suprême a même rendu une décision il y a quelques jours, jugeant que le magnat de l’immobilier ne pouvait pas être disqualifié des primaires. Par le passé, un homme a d’ailleurs mené campagne derrière les barreaux : Eugene Victor Debs, en 1920. Comme quoi tout est possible.

En réalité, seule l’émergence d’une troisième personnalité pourrait bousculer au moins un peu le duel Trump-Biden. En 2024 se présentent par exemple le conspirationniste Robert F. Kennedy Jr (neveu de John F. Kennedy), en tant qu’indépendant, ainsi que l’écologiste Jill Stein pour le parti Vert. Pour l’instant, aucune de ces candidatures ne fait de l’ombre aux deux autres.

Ou bien faudra-t-il compter sur une personnalité qui ne s’est pas encore déclarée ? Le mouvement No Labels cherche depuis des mois à présenter un candidat viable face à Donald Trump et Joe Biden pour tenter d’avoir un poids dans l’élection. Un échec pour l’instant.

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