«Présences arabes», Paris et l’art moderne arabe, une histoire partagée

C’est un nouveau regard sur la relation des artistes arabes avec Paris au XXe siècle. L’exposition au Musée d’art moderne de Paris montre les œuvres de 130 artistes, une collaboration inédite entre de grandes collections françaises et arabes pour rendre visible une chose : « L'histoire de l'art en France et l'histoire de l'art dans le monde arabe constituent une seule histoire ». Entretien avec l’historien d’art Morad Montazami, fondateur de Zamaân Books & Curating et co-commissaire de « Présences arabes. Art moderne et décolonisation, Paris 1908-1988 ».

RFI : Cette exposition ouvre le champ des possibles, entre réhabilitation et réconciliation. Quel est pour vous l'aspect le plus important de Présences arabes ?

Morad Montazami : L'aspect le plus important est sans doute de réconcilier la France avec son histoire de l'art — ou son histoire tout court — coloniale et postcoloniale. Parce que dans l'histoire de l'art en général, on a une vision assez nationaliste. On parle de l'histoire de l'art française, l'histoire de l'art italienne, l'histoire de l'art libanaise… Et on essaie de montrer qu'à travers l'histoire du XXe siècle, puisque Paris était la capitale mondiale de l'art, que tout le monde arabe s'est retrouvé à Paris, aussi bien à l'époque où les pays arabes étaient colonisés par la France.

Vous avez sous-titré l’exposition : Art moderne et décolonisation. Dès les années 1920, Paris a été considéré comme un vivier des réseaux anticoloniaux. L'art moderne, a-t-il joué toujours un rôle moteur dans la décolonisation — ou a-t-il constitué parfois aussi un frein ?


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