Pourquoi la tempête Ciaran coche les cases d'une potentielle "bombe météorologique"

L'Ouest va être exposé, ce mercredi 1er novembre, à une tempête nommée Ciaran. Bretagne, Normandie, Loire-Atlantique... Des vents à plus de 100km/h sont attendus dans les terres. Un phénomène spécialement violent en perspective, qualifié de probable "bombe météorologique" par François Gourand, prévisionniste à Météo-France.

"On emploie (ce terme, NDLR) lorsqu'une dépression a un renforcement rapide, avec un creusement de 24 hectopascals en moins de 24 heures. La dépression (Ciaran) a l'air de remplir les critères d'une bombe météorologique", a-t-il détaillé ce lundi 30 octobre en conférence de presse.

Un courant-jet, un vent fort d'altitude qui se nourrit des différences de températures traverse actuellement l'océan Atlantique. Il se renforcera au fur et à mesure qu'il approchera des côtes françaises.

Des prévisions à affiner

Cette définition de "bombe météorologique met en lumière la vitesse à laquelle une perturbation se forme mais pas son "intensité" souligne le prévisionniste. "Même si un renforcement rapide laisse présager des vents violents" ajoute-t-il avec précaution.

"C'est un phénomène assez courant", précise François Gourand, ajoutant qu'elle n'arrive cependant "peut-être pas tous les ans" et que "la plupart du temps, ça se passe en mer".

Il demeure pour l'heure assez difficile de prévoir avec précision à quoi ressemblera cet épisode météorologique. Il est établi qu'il sera potentiellement "dangereux" en raison de la chute d'arbres, des risques de vagues-submersion et de pluies diluviennes. Mais les prévisions seront plus précises à mesure que l'épisode s'approche.

"Rail des dépressions"

L'épisode Ciaran s'inscrit dans la lignée de dépressions récentes, à l'image de Céline, l'exemple le plus récent. Ces phénomènes sont favorisés par un "rail des dépressions", un "tube de vent" de 2 à 3 kilomètres d'épaisseur et de plusieurs milliers de kilomètres de long qui borne l'hémisphère nord de notre planète.

Ce "rail" fait office d’une autoroute pour les perturbations qui peuvent circuler librement", "comme le wagon d'un train sur un rail", dessine l'agence de météorologie française dans un bulletin dédié.

La cause: de forts écarts de températures entre l'air froid près des pôles et les masses d'air chaud provenant de l'hémisphère Sud. "La vitesse du vent dans ce courant-jet est proportionnelle à cet écart de température", précise Météo-France.

Article original publié sur BFMTV.com