Pourquoi “Oppenheimer” provoque “l’ire de la droite hindoue” en Inde

Le blockbuster Oppenheimer, sorti le 19 juillet en France, est accusé d’avoir “provoqué l’ire de la droite hindoue en Inde”, annonce The Guardian. En cause, une scène de sexe qui réunit le “physicien torturé” Robert Oppenheimer, joué par Cillian Murphy, et son amante Jean Tatlock, interprétée par l’actrice britannique Florence Pugh.

“Pugh s’interrompt pendant l’acte, prend un exemplaire de la Bhagavad Gita, un des textes les plus sacrés de l’hindouisme, et demande à Murphy d’en lire un extrait”, décrit CNN. Ce que ce dernier s’empresse de faire, traduisant une phrase en sanskrit, originellement attribuée à la divinité Krishna : “Je suis devenu la mort, le destructeur de mondes.”

Une “attaque directe”

La scène s’inspire de la vie de Robert Oppenheimer, qui “avait appris le sanskrit par lui-même”, précise le quotidien britannique. Pour autant, l’acte a immédiatement suscité la colère de la branche conservatrice hindoue.

Uday Mahurkar, un haut responsable de la Commission centrale de l’information du gouvernement, a adressé une lettre ouverte au scénariste, postée sur Twitter le 22 juillet, dans laquelle il déclare :

“C’est une attaque directe contre les convictions religieuses d’un milliard d’hindous tolérants, cela revient à une déclaration de guerre à la communauté hindoue.”

Une prise de position soutenue par le ministre de l’Information et de la Culture indien, Anurag Thakur, qui a exigé que la scène soit retirée du montage. Depuis, les hashtags #BoycottOppenheimer et #RespectHinduCulture fleurissent sur les réseaux sociaux.

Succès incontestable

La polémique a émergé alors que le film américain “fait salle comble en Inde”, rappelle The South China Morning Post. En récoltant près de 1,2 million de livres sterling dès sa sortie en salle, Oppenheimer obtient même le “meilleur résultat enregistré par un film d’Hollywood le jour de sa sortie en Inde cette année”, fait remarquer le titre britannique.

Et ce malgré une version édulcorée de la superproduction, décidée par les autorités indiennes, souligne de son côté le Hindustan Times : “La scène de sexe a été floutée, mais la référence à la Bhagavad Gita est restée, bien que risquant potentiellement d’être considérée comme un ‘blasphème’.”

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