Pourquoi Michel Rocard n’a jamais eu de successeur

Michel Rocard avec à ses côtés son directeur de cabinet Jean-Paul Huchon, lors de la signature de l'accord de Matignon, le 26 juin 1988.  - Credit:JEAN-LOUP GAUTREAU / AFP
Michel Rocard avec à ses côtés son directeur de cabinet Jean-Paul Huchon, lors de la signature de l'accord de Matignon, le 26 juin 1988. - Credit:JEAN-LOUP GAUTREAU / AFP

C'est l'une des (nombreuses) particularités qui distinguaient Michel Rocard de François Mitterrand : « Chez les rocardiens, il fallait être à l'heure », confesse Yves Colmou, qui fut l'un des proches conseillers de l'ex-Premier ministre, mort il y a près de sept ans. L'usage n'a pas changé. Lundi soir, la petite foule invitée à l'avant-première d'un documentaire de Jean-Michel Djian sur Rocard (1) est arrivée par grappes bien avant l'heure. On voit défiler tous les anciens rocardiens, fidèles comme défroqués : Jean-Paul Huchon (ex-directeur de cabinet à Matignon), Claude Évin (ex-ministre des Affaires sociales), Manuel Valls (qui s'est éloigné du rocardisme), mais aussi le ban et l'arrière-ban du socialisme triomphant. Parmi ceux-ci, François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Bernard Cazeneuve, Jean Glavany ou encore l'hôte du soir, Jack Lang, puisque la projection avait lieu à l'Institut du monde arabe.

Son voisin de Corse, Jacques Dutronc, l'adorait. « Un Rocard, sinon rien ! » s'amuse dans le film le chanteur. De son vivant, Michel Rocard provoquait au sein du PS l'enthousiasme comme le rejet. Les mitterrandistes n'aimaient guère ce protestant qui prônait en politique le temps long, la suprématie des faits sur les arrangements, le respect des corps intermédiaires, le secret des échanges, la discussion, toujours la discussion, la confiance aussi…

« L'éloge de la négociation et de la discussion »

Sept ans après sa mort, l'ensemble du personnel politique, en parti [...] Lire la suite