Pourquoi «Le Mage du Kremlin» de Giuliano da Empoli aurait fait un formidable prix Goncourt

Couronné du Grand prix de l'Académie française jeudi dernier, «Le Mage du Kremlin» de Giuliano da Empoli était le grand favori pour remporter le prix Goncourt 2022 et succéder à Mohamed Mbougar Sarr, lauréat en 2021 pour «La Plus Secrète Mémoire des hommes. Etre récompensé des deux principaux prix de la rentrée littéraire était rare : le dernier double lauréat Académie française-Goncourt est un certain Jonathan Littell pour «Les Bienveillantes», déjà édité par Gallimard en 2006. Si les différents jurys n'aiment pas doubler les prix, c'est bien sûr pour une raison commerciale. Difficile de faire tenir plusieurs «bandeaux» sur un même livre et les récompenses font toujours vendre, surtout à l'approche des fêtes de Noël quand offrir le dernier prix Goncourt devient un «marronnier» à glisser sous le sapin.

«Le Mage du Kremlin» permet de comprendre les causes du conflit ukrainien

Mais revenons au «Mage du Kremlin», formidable premier roman de l'essayiste italo-suisse Giuliano da Empoli, qui avait le profil du lauréat idéal. Portrait de Vladislav Sourkov (sous le nom de Vadim Baranov), l'une des éminences grises de Vladimir Poutine, qui a façonné son image d'homme d'Etat implacable en théorisant à l'extrême le besoin de la population russe de retrouver la verticalité du pouvoir, «Le Mage du Kremlin» permet de comprendre les causes du conflit ukrainien, le développement de l'armée numérique russe sur les réseaux sociaux et la guerre interne que se sont livrés les oligarques à...


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