Pourquoi l’Ukraine doit remporter la guerre

Des militants ukrainiens lors d'une manifestation en faveur de l'Ukraine sur la place du marché principal de Cracovie (Pologne), le 30 janvier 2023.  - Credit:Artur Widak/ NurPhoto via AFP
Des militants ukrainiens lors d'une manifestation en faveur de l'Ukraine sur la place du marché principal de Cracovie (Pologne), le 30 janvier 2023. - Credit:Artur Widak/ NurPhoto via AFP

Il faut être atteint par un vice pour en parler en permanence. Dès l'invasion de l'Ukraine, les amoureux de Vladimir Poutine se sont moqués de ceux de Zelensky : des naïfs, des crédules, des imbéciles, bref, dans leur vocabulaire, des démocrates.

La guerre a duré, les crimes et la nullité de l'armée russe ont été révélés ; les partisans d'une ligne dure contre le Kremlin ne pouvaient plus être qualifiés de sots, alors ils devinrent des « va-t-en-guerre » irresponsables, des tartarins prêts à entraîner la France et l'Europe dans un conflit d'ampleur.

Plusieurs capitales occidentales, dont Londres, Berlin et Washington, ont franchi un pas de plus en acceptant d'envoyer des chars à Kiev. Les admirateurs de Poutine persévèrent dans leur insolence en accusant l'Ouest de provoquer une Troisième Guerre mondiale.

En France, le pacifisme, même quand il est de bonne foi, est minoritaire. L'écrivain Remy de Gourmont (1858-1915) a provoqué un scandale en publiant « Le joujou patriotisme » en 1891, sorte de long article où il se moquait de l'antigermanisme primaire et du patriotisme de pacotille d'une France devenue folle après la défaite contre la Prusse.

Gourmont n'était ni proallemand ni antifrançais, il était intelligent. Ce ne sont pas les causes qu'il déplore, mais la prise de pouvoir de l'idéologie et de la politique sur toutes les formes de la raison et du goût. L'indignation est telle que Gourmont est renvoyé de la Bibliothèque nationale où il travaillait.

Indignat [...] Lire la suite