Pourquoi la consommation de gaz a fortement baissé depuis 2021

La consommation de gaz naturel a baissé de près de 20% en Europe et en France entre 2021 et 2023. Un vrai retournement de tendance que la Commission européenne aimerait voir perdurer.

En présentant le 27 février 2024 le bilan 2023 de la consommation de gaz en France, la directrice générale de GRTgaz Sandrine Meunier a entonné la même chanson que tous ses homologues des 26 États membres : la consommation de gaz naturel diminue partout fortement.

Un marqueur historique franchi en France

Pour la France, c’est même un marqueur historique qui a été franchi. Avec 381 térawattheures (TWh), la consommation nationale est inférieure à 400 TWh pour la première fois depuis le début des années 1990. Pour expliquer une baisse de 11,5% entre 2022 et 2023, de 20% entre 2021 et 2023, GRTgaz évoque naturellement les hivers doux (2022 et 2023 ont été les plus cléments depuis le début du siècle) mais surtout les politiques de sobriété suivies aussi bien par les industriels (-6,3%) que les particuliers, commerces et petites entreprises (-7,2%). "De plus, avec le redémarrage de plusieurs centrales nucléaires, les centrales thermiques au gaz ont été moins sollicitées pour produire de l’électricité", reconnaît également Sandrine Meunier.

Corrigé des variations saisonnières, c’est-à-dire d’une moindre consommation du fait de températures douces, la consommation des particuliers reste en baisse de 13,2% par rapport à 2021. La forte hausse des prix subie en 2022 du fait du conflit ukrainien a certes joué un rôle important. Outre cette inflation soudaine, l’urgence de couper les relations économiques avec la Russie a imposé de jouer la carte de la baisse de consommation. Avec un certain succès.

"La France est devenue la principale porte d’entrée du gaz en Europe"

La part de l’approvisionnement de gaz russe par gazoduc est passée de 18% en 2022 à 8% en 2023. En parallèle, la part d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) par bateau est passée dans la même période de 35 à 41%. Ce GNL provient des États-Unis, d’Algérie, du Qatar principalement. On assiste ainsi à un retournement des flux. Alors qu’avant le conflit, le gaz importé par gazoduc de Russie entrait en France par l[...]

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