Pourquoi connaissons-nous moins le fond des océans que l’espace ?

Sans équipement ni sous-marin adaptés, difficile d’explorer les profondeurs, ce qui peut en partie expliquer la méconnaissance du plancher marin.  - Credit:kryzhov / Shutterstock / Shutterstock / kryzhov
Sans équipement ni sous-marin adaptés, difficile d’explorer les profondeurs, ce qui peut en partie expliquer la méconnaissance du plancher marin. - Credit:kryzhov / Shutterstock / Shutterstock / kryzhov

De haut, une ombre s'affine au creux des vagues. Elle laisse entrevoir quelques bulles, à peine perceptibles. On y devine alors de petites hélices qui tournent inlassablement. La forme obscure disparaît, enfin. Dans le nord-ouest de l'océan Pacifique, au large des Philippines, un sous-marin s'enfonce de plus en plus loin dans les abysses. Le 23 janvier 1960. À bord du Trieste, engin d'exploration sous-marine, Jacques Piccard, océanographe suisse, et Don Walsh, lieutenant de l'US Navy, réalisent un exploit. Celui d'atteindre le fond de la fosse des Mariannes, situé à plus de 10 916 mètres de profondeur. Il leur aura fallu 4 h 30 pour descendre à cet endroit, connu pour être le plus profond de la croûte terrestre. Une prouesse, oui. Et un fait très rare.

Que dire de la connaissance des fonds marins ? C'est le vide abyssal. Seules 24,9 % des profondeurs océaniques ont été cartographiées, et 5 % seulement ont été véritablement explorées. À tel point que nous avons une meilleure connaissance de l'espace que des océans et des mers, qui correspondent pourtant à 70 % de la surface de la terre. Pourquoi cette absence de données ?

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