Pourquoi les chats ronronnent-ils ? Des scientifiques ont une explication

Une étude montre la présence de « coussinets » dans le larynx des chats, qui pourraient être à l’origine des ronronnements.

Selon ces chercheurs, les chats domestiques posséderaient des « coussinets » intégrés à leurs cordes vocales leur permettant de vibrer à des fréquences basses.

NATURE - Des coussinets ailleurs que sur les pattes de nos chers félins ? C’est l’hypothèse soulevée par des scientifiques, dans une étude parue ce 3 octobre dans Current Bioloogy, et qui pourrait expliquer le mystérieux phénomène du ronronnement des chats. Selon ces chercheurs, les chats domestiques posséderaient des « coussinets » intégrés à leurs cordes vocales, qui ajouteraient une couche supplémentaire de tissu adipeux, leur permettant de vibrer à des fréquences basses.

Le ronronnement des chats est pour l’instant loin d’être compris par la science. Les vocalisations à basse fréquence - généralement entre 20 et 30 hertz (Hz) - impliquées dans le ronronnement, ne s’observent en général que chez des animaux beaucoup plus grands, comme les éléphants, dont les cordes vocales sont beaucoup plus longues.

Pour cette étude, l’équipe de Christian Herbst, spécialiste de la voix à l’université de Vienne (Autriche), a étudié les larynx de huit chats domestiques décédés - euthanasiés en phase terminale d’une maladie incurable. Ils ont ensuite pressé leurs cordes vocales l’une contre l’autre et y ont fait passer un filet d’air chaud et humidifié. Tous les chats ont alors produit un ronronnement. Et ce, sans aucune contraction musculaire ou entrée neuronale. Ce qui ne signifie pas que ces dernières puissent avoir un impact sur leur puissance ou intensité.

Des « coussinets » dans les cordes vocales des chats

Cela montre en revanche que le cerveau n’est pas forcément impliqué dans l’apparition d’un ronronnement, « une grande surprise » pour les scientifiques. En examinant l’anatomie des félins de plus près, ils ont découvert des masses inhabituelles de tissu fibreux incrustées dans leurs cordes vocales, dont personne ne connaissait la fonction. Il est possible que ces « coussinets » augmentent la densité des cordes vocales, ce qui les ferait vibrer plus lentement et permettrait aux chats de produire des sons à basse fréquence, malgré leur taille relativement petite.

Cette théorie reste cependant à confirmer par d’autres recherches. Interrogé par la revue Science, David Rice, biomécanicien à l’université Tulane qui a mené des travaux sur la mécanique du ronronnement des chats, estime que cette expérience ne garantit pas que les cordes vocales d’animaux vivants se comportent de la même manière. Pour en avoir le cœur net, l’idéal serait, bien sûr, de réitérer l’expérience auprès de chats vivants…

Et surtout, cette étude, si elle émet une hypothèse intéressante, ne résout pas tous les mystères qui entourent le ronronnement : si le cerveau n’est pas impliqué, comment et pourquoi se déclenche-t-il ? Doit-il être interprété comme un signe de contentement ou d’affection, comme les humains aiment à le croire ? Agit-il comme un mécanisme d’apaisement et favorise-t-il la guérison ? Ces questions restent en suspens.

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