Pourquoi certains comparent-ils l'écologie à une religion ?

Pour le politologue et sociologue Mathieu Gervais, qui a étudié les rapports entre écologie et religion, la réponse est définitivement non. Pourtant, il n’est pas rare que biologistes, climatologues ou militants verts se fassent traiter d’apôtres de la nature ou d’ayatollahs du climat… "Justifier un comportement par une croyance peut être vu comme religieux, explique le chercheur. Et croire sur parole que réduire sa consommation de carburant aura un impact sur le réchauffement climatique peut sembler irrationnel. Mais cela ne suffit pas à faire de l’écologie une religion… Il manque une Église, des rites collectifs, une institution. Les écologistes ne se retrouvent pas dans des cryptes pour bénir la nature ; il s’agit d’une éthique personnelle non basée sur un dogme mais sur des recherches scientifiques très poussées."

La traiter comme une homélie religieuse serait une façon de la décrédibiliser. Il ne faut toutefois pas nier la dimension spirituelle de l’écologie. D’abord, parce que les précurseurs (Ivan Illich, Jacques Ellul, Hans Jonas…) revendiquaient tous une appartenance religieuse. Ensuite, parce que cette lecture du monde invite l’homme à se décentrer et à reconsidérer sa place dans l’Univers. "L’écologie met en question notre rapport à la Terre. Elle tend à réhabiliter l’idée d’ensemble, de cosmos. Parfois, cela implique une forme de sacralisation de la nature et même des pratiques mystiques", pointe Mathieu Gervais. Comme lorsque les agriculteurs en biodynamie surveillent (...)

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