Pourquoi le Cambodge offre son littoral aux Chinois

Dans la province reculée de Koh Kong, une saignée d'asphalte ­s'enfonce au creux de la forêt primaire cambodgienne. Sur 70 kilomètres, la "route de l'union" a été bitumée il y a deux ans. Large d'une trentaine de mètres, elle a été taillée pour accueillir les centaines de camions qui la parcourent tous les jours et transportent du sable, du béton, des briques ou encore des barres métalliques. Dans le sud-ouest du Cambodge, le ruban file droit vers les plages de sable blanc du golfe de Thaïlande.

Hôtels de luxe en bord de mer, casinos, golfs, aéroport international…

Au bout de la route, un checkpoint avec des inscriptions en alphabets khmer et chinois filtre les allées et venues des visiteurs. Il marque l'entrée du Dara Sakor Seashore Resort, gigantesque projet immobilier de l'entreprise chinoise Union Development Group. La société jouit ici d'une concession territoriale de 450 kilomètres carrés, sur l'équivalent de 20% du littoral cambodgien, pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans. Avec un budget de 3,2 milliards de dollars, l'entreprise y développe un complexe touristique et commercial à destination des Chinois fortunés, au milieu des mangroves et des flamboyants du parc national de Botum Sakor. Détruisant au passage la faune et la flore exceptionnelles et fragiles qu'il abrite encore.

"Le projet a longtemps été à ­l'arrêt mais l'activité a vraiment repris ­l'année dernière, commente Kim Onh, le chef de la commune voisine, qui voit passer toujours plus de camions devant...


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