Pourquoi aimons-nous jouer à nous faire peur ?

“Mains moites, accélération du rythme cardiaque, tension musculaire.” Ces sensations vous rappellent quelque chose ? À l’approche d’Halloween et de son lot de déguisements terrifiants, l’hebdomadaire britannique The Observer s’intéresse à cette émotion avec laquelle nous aimons bien jouer, parfois : la peur.

Certains scientifiques estiment que le fait de s’y confronter volontairement, en regardant des films d’horreur, par exemple, peut avoir un rôle dans l’apprentissage de la gestion de l’incertitude. C’est le cas notamment de Marc Malmdorf Andersen, de l’université Aarhus, au Danemark, dont les travaux portent sur les processus cognitifs impliqués dans le jeu et l’apprentissage. Selon lui :

“La peur induite par des activités récréatives pourrait contribuer à améliorer la gestion des émotions et à renforcer les capacités d’adaptation.”

Cette hypothèse a été renforcée après qu’une étude menée pendant la pandémie de Covid-19 a montré que les fans de films d’horreur s’étaient révélés particulièrement résilients sur le plan psychologique. D’autres travaux de l’université d’Exeter suggèrent que les jeux d’enfants impliquant le risque et la peur peuvent fonctionner comme un facteur de protection contre l’anxiété.

En dehors de sa zone de confort

D’autres expériences conduites au Fear Lab, une unité de recherche consacrée à l’investigation scientifique des loisirs effrayants, suggèrent que, si les humains n’apprécient pas tellement d’être loin de leur état physiologique normal, ils aiment être un peu hors de leur zone de confort. Marc Malmdorf Andersen, qui dirige ces travaux, détaille :

“Nos conclusions semblent indiquer l’existence d’un ‘juste milieu’ idéal entre la peur et le plaisir.”

“Lorsque ce juste milieu est atteint, l’enchaînement rapide des sensations de frayeur et de soulagement entraîne une libération d’hormones du bonheur dans le cerveau – endorphines et dopamine – et, donc, un accès d’euphorie”, décrypte The Observer. Néanmoins, chaque individu est différent. “Ce qui fera tout juste frissonner certaines personnes peut se révéler proprement terrifiant pour d’autres, insiste l’hebdomadaire. Alors cette année, pour Halloween, laissez-vous tenter par l’épouvante – mais pas plus qu’il n’en faut.”

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