Les portraits sans concession de Lucian Freud, peintre des corps meurtris par le temps

Nous sommes en 2003 à Holland Park, à Londres dans l’atelier de Lucian Freud, l’un des plus grands peintres figuratifs britanniques du XXe siècle. Son ami et assistant David Dawson s’est glissé dans la pièce pour capturer avec son objectif le peintre au travail. Car pour l’artiste, enchaîné à son chevalet 24 h/24, l’atelier est un sujet en soi, un huis clos qui lui offre à la fois la genèse, le cadre et les mises en scène de ses portraits et nus. Toute son œuvre part de ces quatre murs et du combat qu’il y mène chaque jour, avec ses modèles, avec lui-même et la peinture. Au point qu’il n’y a plus de frontière entre les corps peints et l’atelier qui les contient, entre les murs maculés de taches de peinture et la matière charnelle.

Pour Lucian Freud, l’atelier constitue un espace introspectif et autobiographique qui fonde toute sa peinture. Le lieu de l’inconscient, aurait dit son grand-père Sigmund, le père de la psychanalyse. Sa démarche picturale reposant sur l’observation hypnotique du réel le contraint à un enfermement total, physique comme mental. Pour chacune de ses compositions, il place ses modèles au milieu de ses objets personnels, les chiffons blancs avec lesquels il essuie ses pinceaux, la plante verte, le lit en fer, le lavabo peu ragoutant. Ils prennent la pose sur son vieux matelas ou son fauteuil usé, à l’entrée du grenier ou debout sur la table.

"Je ne pourrais jamais mettre quoi que ce soit dans une peinture si ce n’est pas là en face de moi. Ce serait un mensonge", (...)

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