Pont de Gênes : le risque de chute était connu, selon un ancien responsable

Le pont autoroutier Morandi est un axe essentiel pour les trajets locaux et le trafic entre l'Italie et la France.  - Credit:Jean François Ottonello / MAXPPP / PHOTOPQR/NICE MATIN/MAXPPP
Le pont autoroutier Morandi est un axe essentiel pour les trajets locaux et le trafic entre l'Italie et la France. - Credit:Jean François Ottonello / MAXPPP / PHOTOPQR/NICE MATIN/MAXPPP

Un ancien directeur général de la holding de la famille Benetton, Edizione, a reconnu lundi que dès 2010, huit ans avant l'effondrement meurtrier du pont de Gênes, le groupe savait qu'il y avait un risque de chute, sans en tirer les conséquences. « Il s'est avéré que le pont présentait un défaut de conception originel, suscitant la perplexité des techniciens quant à sa capacité à rester debout », a admis Gianni Mion, entendu comme témoin pendant le procès sur ce drame qui se déroule au tribunal de Gênes, dans le nord de l'Italie.

« J'ai demandé s'il y avait quelqu'un pour certifier la sécurité et on m'a répondu “nous le certifierons nous-mêmes” », a déclaré M. Mion, évoquant une réunion des dirigeants de la société Autostrade per l'Italia (Aspi), alors propriété des Benetton. « Cependant, personne ne pensait que le pont allait s'effondrer et on nous a rassurés. Je n'ai rien dit, mais j'étais inquiet. Je n'ai rien fait et c'est mon grand regret », a déclaré M. Mion, cité par les agences italiennes.

Quarante-trois morts

Le 14 août 2018, sous une pluie battante, le pont autoroutier Morandi, un axe essentiel pour les trajets locaux et le trafic entre l'Italie et la France, s'est écroulé, précipitant dans le vide des dizaines de véhicules et leurs passagers et faisant 43 morts. Le témoignage de M. Mion a suscité l'indignation d'Egle Possetti, la présidente du Comité des proches des victimes. « Une personne avec son rôle ne pouvait pas se taire, c'est inacceptable [...] Lire la suite