La pollution de l’air a des conséquences sur le développement du fœtus pendant la grossesse

Les effets délèteres de la pollution de l’air extérieur sur la croissance du foetus sont mis en lumière dans une étude de l’Inserm et de l’Université Grenoble Alpes, publiée ce mardi 7 mai. (photo d’illustration)
KidStock / Getty Images Les effets délèteres de la pollution de l’air extérieur sur la croissance du foetus sont mis en lumière dans une étude de l’Inserm et de l’Université Grenoble Alpes, publiée ce mardi 7 mai. (photo d’illustration)

SCIENCE - Un « risque majeur pour le bon déroulement de la grossesse ». Les effets délétères de la pollution de l’air extérieur sur la croissance du fœtus sont mis en lumière dans une étude de l’Inserm et de l’université Grenoble Alpes publiée ce mardi 7 mai dans la revue scientifique The Lancet Planetary Health. Les chercheurs notent par ailleurs que l’exposition à la pollution affecte différemment filles et garçons.

Pour ces travaux, l’équipe de recherche s’est intéressée aux modifications de l’ADN du placenta liées à l’exposition à trois grands polluants aériens chez 1 500 femmes enceintes. Les polluants étudiés étaient les particules fines PM2,5 et PM10, ainsi que le dioxyde d’azote (NO 2). Le taux de pollution a été mesuré à proximité des lieux d’habitation des femmes, vivant dans quatre régions géographiques françaises, combinant des zones urbaines, périurbaines et rurales.

Le développement de l’enfant perturbé

Résultat : les scientifiques ont conclu que ces polluants engendraient des modifications épigénétiques du placenta, c’est-à-dire que les gènes changent de comportement. En revanche, ils n’ont pas constaté de changements dans la séquence de l’ADN.

Un tiers de ces modifications des gènes sont « directement associées avec des indicateurs du développement de l’enfant (poids et taille de naissance, périmètre crânien, durée de la grossesse…) », développe l’étude.

D’autres gènes affectés sont impliqués dans « le développement du système nerveux ». Mais aussi dans l’évolution « du système immunitaire », avec pour conséquences – entre autres – la survenue du diabète néonatal ou de l’obésité.

Fœtus filles et garçons ne sont pas touchés de la même manière

Par ailleurs, les effets de l’exposition à la pollution de l’air ne sont pas les mêmes en fonction du sexe du fœtus. D’abord, le placenta est particulièrement exposé au premier trimestre de grossesse pour les garçons, et au troisième trimestre pour les filles.

Ensuite, les altérations du développement du fœtus ne sont pas tout à fait les mêmes. Chez les garçons, ce sont les gènes impliqués dans le système nerveux et de l’intellect qui sont les plus touchés. Chez les filles, la perturbation de l’activité des gènes augmente les risques de « développer des maladies chroniques métaboliques (hypertension, diabète, obésité…) plus tard dans la vie », souligne les chercheurs de l’Inserm et de l’université Grenoble Alpes.

« De prochaines études pourront investiguer si les changements épigénétiques placentaires causés par l’exposition à la pollution de l’air pendant la grossesse persistent après l’accouchement et comment ils pourraient influencer le développement durant l’enfance, complète Johanna Lepeule, l’une des autrices de l’étude, dans un communiqué. Et ajoute que des recherches à l’échelle mondiale permettraient de consolider ces premiers résultats.

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