La pollution atmosphérique brouille l'accouplement des insectes

Les polluants atmosphériques perturbent les signaux sexuels que s'envoient des insectes de la même espèce pour se reconnaître entre eux, selon une étude scientifique publiée le 11 avril dans la revue Nature communication. En cas de pollution, les insectes peuvent donc se tromper et s'accoupler avec des insectes d'une espèce différente.

Pour se reconnaître entre eux, et donc savoir avec qui s'accoupler, la plupart des animaux se fient, entre autres, à leurs phéromones sexuelles. Ces molécules de l'amour sont libérées dans l'environnement et ne sont censées être reconnues que par un membre de sa propre espèce. En général, chez les mammifères, le récepteur à phéromones se trouve dans le nez ou ce qui s'y apparente. Chez les insectes, ce sont les antennes qui captent ce message chimique.

Le problème est que chez certains insectes, les phéromones peuvent facilement s'oxyder et être déformés, à cause de polluants de l'air comme l'ozone; un gaz qui se forme à partir des fumées d'échappement des voitures en été, lorsqu'il fait chaud.

Stérilité des mouches inter-sexes

Les chercheurs ont donc voulu savoir quel serait l'impact d'une forte pollution de l'air dans la reproduction des insectes. Résultats : les différentes espèces de mouches soumises à de fortes concentrations d'ozone se sont emmêlées les pinceaux, et se sont reproduites avec les mauvaises mouches.

La plupart des mouches hybrides, nées de ces accouplements inter-espèces, se sont révélées stériles. Dans la nature, si cela se généralisait, cela pourrait mener à l'extinction de ces espèces, alertent donc les scientifiques. Ces derniers notent toutefois que quelques hybrides se sont révélés fertiles et pourraient donc potentiellement engendrer de nouvelles espèces.


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