Ingrid Astier, pulpe fiction

Obsédée de véridique et maniaque du détail, cette auteure de polars aime aussi la grimpe et la cuisine.

Le jour où Ingrid Astier a compris qu’elle n’était pas un garçon, elle s’est fait une raison : «Tant qu’à être une fille, autant l’être à fond.» Et elle est devenue cet être mi-elfe mi-terrienne, aimant autant grimper aux arbres ou aux rochers que collectionner les chaussures à talons et les jupes corolles, incapable de supporter un bruit de pas au-dessus de sa tête ou de voir un homme lacérer un lapin en peluche, mais prête à s’astreindre à des séances de tir ou à observer sans moufter un médecin légiste éviscérer un cadavre. A 40 ans, cette figure de «la Série noire», attendue ce week-end à Lyon au festival Quai du polar, a une vie entière derrière elle et une œuvre en devenir pour laquelle elle est prête à tout sacrifier.

Son dernier livre, Haute Voltige, est né d’une discussion avec un flic sur le casse du musée d’Art moderne de Paris, «la plus belle histoire de la BRB [brigade de répression du banditisme]», lui dit-il alors, évoquant les toiles de maître escamotées et la personnalité du voleur, un Serbe surnommé «l’homme-araignée». Un escroc qui grimpe aux immeubles ! Ingrid Astier laisse tomber son ouvrage en cours, convaincue que l’histoire du casse sera un texte court et rapide à écrire. Il lui faudra plus de trois ans et près de 600 pages pour en venir à bout. «Ce livre m’a dépassée. Normalement, je fais des plans très précis avant de commencer. Là, devant l’ampleur de la tâche, j’ai dû accepter de changer mes méthodes de travail.» Résultat, un polar foisonnant de détails véridiques, au détriment peut-être du romanesque et du suspense.

Pour cerner la personnalité du héros, elle a passé de longues heures à échanger avec un Serbe afin de cerner sa culture et ses rites. Pour obtenir les analyses de façade et comprendre les sensations ressenties quand on tutoie le ciel et le vide, elle a approché le champion de France de freerunning, Simon Nogueira. Pour (...)

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