Polar – « Mort au couvent », un « Nom de la rose » sauce mexicaine

Chimiste de formation, violoniste, traducteur et écrivain, le Méxicain Oscar de Muriel, auteur des
Chimiste de formation, violoniste, traducteur et écrivain, le Méxicain Oscar de Muriel, auteur des

La mort rôde au couvent San Jerónimo, dans la Nouvelle-Espagne, comme on appelle le Mexique au XVIIe siècle. Et elle n'a rien de naturelle ! Ce qui n'empêche pas la comtesse d'y envoyer sa petite-fille y prendre le voile. Mieux que la prison d'un mariage, celle d'un couvent. Il faut dire qu'Alina Isabel Alcantara de Gijon cultive les bizarreries : elle collectionne les plantes et fiche le feu à tout pour voir ce que ça donne. Le couvent aurait pu être la solution si la novice n'avait croisé dans le cloître une étonnante none. Érudite, plongée dans la lecture de Kepler, citant Aristote, sœur Juana prend la divergente Alina sous son aile – de bure –, tandis qu'on découvre le corps atrocement mutilé de sœur Felipa.
Le décor de cet amusant Nom de la rose féminin et mexicain est planté : Guillaume de Baskerville et son fidèle Adso version bonnes sœurs, une atmosphère confinée, l'Église comme ennemie de la connaissance, et la mort, fidèle amante de la vie… Ce premier « mystère de la sœur Juana » inaugure – alléluia et tequila – une série de whodunnit épicés de saveurs mystiques, tout piment et citron vert.

Les Mystères de sœur Juana. Mort au couvent, Oscar de Muriel. Traduit de l'espagnol (Mexique) par Vanessa Canavesi (Presses de la cité – 352 p., 16,90 €). En librairie le 2 février.

L'extrait qui tue :

Alina tourna en rond dans sa cellule, se rongeant les ongles jusqu'au sang.
Qui avait bien pu lui voler l'idole indienne ? N'importe qui était susceptible d'entre [...] Lire la suite