Le point sur la centrale de Zaporijjia après des semaines de tension

This composite of satellite images taken by Planet Labs PBC shows smoke rising from fires at the Zaporizhzhia nuclear power plant in southeastern Ukraine on Wednesday, Aug. 24, 2022. A team from the U.N.'s International Atomic Energy Agency is expected to visit the Russian-occupied Zaporizhzhia nuclear plant in Ukraine soon but more shelling was reported in the area overnight Friday, Aug. 26, 2022. (Planet Labs PBC via AP)

Planet Labs PBC / AP

La centrale de Zaporijjia touchée par incendie, selon cette photo aérienne prise le 26 août 2022.

UKRAINE - Le monde au bord de la catastrophe nucléaire ? Depuis plusieurs semaines, les tensions sont vives à la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine, prise par les Russes au début de la guerre déclarée il y a tout juste six mois. Ce samedi 27 août, l’opérateur public ukrainien EnergoAtom a même alerté sur un risque de « pulvérisation de substances radioactives ».

« Conséquence des bombardements périodiques, l’infrastructure de la centrale a été endommagée et il existe des risques de fuite d’hydrogène et de pulvérisation de substances radioactives », a indiqué la compagnie ukrainienne de production d’énergie nucléaire sur Telegram, ajoutant qu’il existait « un risque d’incendie élevé ».

Selon EnergoAtom, les troupes russes ont bombardé le site « à plusieurs reprises au cours de la dernière journée ». La Russie, de son côté, a également accusé l’Ukraine de bombardements sur Zaporijjia au cours des dernières 24 heures. Le ministère russe de la Défense a assuré que l’artillerie ukrainienne avait tiré 17 obus sur l’enceinte de la centrale, la plus grande d’Europe.

Les « zones sensibles » ne sont pas touchées

Ces déclarations font suite à des semaines, et même des mois de tensions autour de cette centrale nucléaire. Début août, Zaporijjia, où sont situés six des 15 réacteurs ukrainiens, a été la cible de bombardements et l’un de ses réacteurs a été arrêté. Les attaques ont « gravement endommagé » une station renfermant de l’azote et de l’oxygène et un « bâtiment auxiliaire », avait indiqué EnergoAtom.

Cette dernière avait dès lors alerté sur "des risques de fuite d’hydrogène et de substances radioactives » et d’incendie. Le directeur général de l’AIEA, agence de l’ONU sur le nucléaire, avait aussi fait part de ses inquiétudes, alertant sur un « vrai risque réel de catastrophe nucléaire pouvant menacer la santé et l’environnement en Ukraine et au-delà ».

Puis le jeudi 11 août, « une station de pompage d’effluents non radioactifs et des capteurs de mesures de radioactivité ont été endommagés », selon un communiqué de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français, qui reçoit des informations de la part de l’opérateur de la centrale.

« En l’état des informations disponibles, des zones sensibles au regard des risques radiologiques ne sont pas touchées », rassurait-il dans un communiqué, ajoutant que « les mesures disponibles dans l’environnement ne montrent pas d’élévation de la radioactivité autour du site ».

Des informations partielles sur Zaporijjia

La situation s’est aggravée jeudi 24 août, lorsque la centrale a été coupée du réseau électrique ukrainien pour la première fois depuis sa mise en service il y a quatre décennies, en raison des « actions des envahisseurs », selon Energoatom. Selon, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la coupure de courant avait été provoquée par le bombardement russe de la dernière ligne électrique active reliant la centrale au réseau.

L’électricité permet de refroidir les réacteurs afin d’éviter la surchauffe. C’est grâce à « la centrale thermique voisine qui peut fournir de l’électricité de secours » que Zaporijjia est restée en marche, a indiqué l’AIEA. La centrale a été remise en service vendredi après-midi. À noter que depuis le début de la guerre, deux réacteurs sur les six de la centrale continuent de fonctionner, et des ouvriers ukrainiens pris en otage sont en charge de continuer à faire tourner les lieux.

Face aux risques de plus en plus accrus, l’AIEA a demandé de nouveau l’envoi d’une mission à la centrale « dès que possible pour aider à stabiliser la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires ». Face aux risques, l’ONU a par ailleurs appelé à mettre en place une zone démilitarisée autour de la centrale pour la sécuriser et à permettre l’envoi d’une mission d’inspection internationale.

Sur France Inter, l’adjoint du directeur de l’expertise de sûreté à l’IRSN Olivier Dubois a insisté sur le fait que les attaques n’ont pas touché « des organes vitaux de la centrale ». Cependant, les informations sur ce qu’il se passe proviennent de l’autorité de sûreté ukrainienne (SNRIU), qui fournit les données à l’AIEA. Cette dernière « n’a pas accès au site », c’est pourquoi elle veut se rendre sur place pour « vérifier ce qui se passe réellement ».

À voir également aussi sur le HuffPost : Les images à l’intérieur de la centrale nucléaire ukrainienne attaquée

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