PMA : le coup de gueule du professeur Frydman

Alors que l’examen du projet de loi bioéthique doit se poursuivre à l’Assemblée nationale, le père du premier bébé-éprouvette invite les députés à aller plus loin.

En plus de quarante ans, il a supervisé 80000 accouchements. Pionnier de la médecine procréative, père d’Amandine, le premier bébé-éprouvette, né en 1982, le professeur Frydman, favorable à l’ouverture de la procréation médicale assistée (PMA) pour toutes les femmes, demande aux parlementaires, qui vont examiner en séance plénière en seconde lecture le projet de loi relatif à la bioéthique, de suivre les recommandations des médecins spécialistes. « Il faut pouvoir, dans certains cas, analyser les embryons in vitro avant de les réimplanter », insiste l’obstétricien depuis l’hôpital Foch, à Suresnes (92). « Plus de 60 % des embryons transférés lors d’une fécondation in vitro (Fiv) ne peuvent se développer jusqu’à la naissance, et ce chiffre monte à 80 % après 38 ans, poursuit-il. Il s’agit de déceler ceux qui ne seront pas viables du fait d’anomalies chromosomiques, pas de chercher une caractéristique comme le sexe ou la couleur des yeux.» Et de préciser : « De toute façon, ce sont les couples qui détermineront en conséquence leur choix. »

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Aujourd'hui je n'aurais jamais pu faire une Fiv

Le député LREM Jean-Louis Touraine, médecin et rapporteur du projet de loi, partage cet avis mais redoute les oppositions, y compris dans la majorité. « Olivier Véran est plus progressiste que ne l’était Agnès Buzyn sur cette question, mais les technostructures des ministères sont conservatrices », déplore-t-il. « Je suis posté au passage de la vie », s’enthousiasme René Frydman, qui rappelle qu’à l’époque où il a débuté « il n’y avait ni préparation à la naissance, ni péridurale, ni IVG légale, ni(...)


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