Quand les plantes dépolluent

Certaines espèces végétales ont la capacité de capter voire de détruire des polluants, métaux ou hydrocarbures. Reportage sur un ancien site industriel où des chercheurs étudient cet étonnant processus et tentent d'identifier les micro-organismes les plus efficaces pour dépolluer des sols souillés.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°924, daté février 2024.

Symboles de la désindustrialisation, les tours du haut-fourneau U4 dominent de plusieurs mètres un parc de 12 hectares. À Uckange, en Moselle, cette ancienne usine sidérurgique a été réhabilitée en lieu culturel en 2007. Mais pendant plus de cent ans, de 1890 à 1991, elle a craché ses fumées dans la vallée de la Fensch. Les sols du territoire gardent la trace de cette activité industrielle : ils sont, encore aujourd'hui, imbibés de nickel, cuivre, plomb, manganèse…

Crédit : Bruno Bourgeois

L'U4 compte ainsi parmi les plus de 9500 "sites et sols pollués", recensés en France par le ministère de la Transition écologique. Pour tenter de réduire ces tapis de substances polluantes, étape préalable à la plupart des projets de réhabilitation, on recourt très généralement à des excavations : la terre est alors extraite sur plusieurs mètres de profondeur pour être stockée, incinérée, ou transportée sur des sites d'enfouissement. C'est d'ailleurs cette méthode qui a été utilisée sur une partie du parc de l'U4.

Mais sur d'autres parcelles, la communauté de communes de la vallée de la Fensch, propriétaire des lieux, a opté pour une autre technique, soutenue par l'Université de Lorraine : une dépollution par les plantes, ou phytoremédiation. "Nous avons voulu utiliser la contrainte de la pollution comme un atout, pour transformer ces friches en démonstrateurs scientifiques de la phytoremédiation, en créant des Jardins de la transformation", explique Leslie Sieja, médiatrice scientifique à l'U4.

Certaines espèces végétales ont en effet la capacité de capter voire de détruire certains polluants. Grâce à des adaptations et évolutions génétiques, elles parviennent à absorber des métaux, et à les stocker dans leur sève, leurs feuilles ou leurs tiges. Quant aux polluants organiques, comme les hydrocarbures, ils peuvent être dégradés par l'action de micro-organismes, présents de manière plus [...]

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