La planète flambe, les prix aussi

Pandémies, conflits, politiques économiques… À ces facteurs bien identifiés de l’inflation s’en ajoute un autre : le dérèglement climatique, qui, lui aussi, fait grimper les prix. Ce n’est pas une surprise : cela fait des dizaines d’années que les scientifiques alertent sur les conséquences désastreuses de la hausse des émissions de gaz à effet de serre ; des années qu’on assiste à la succession de sommets aux résultats insuffisants.

Quand, à cause des changements climatiques, le prix du litre d’huile d’olive est multiplié par deux, que la production de vin est en berne ou que la récolte de la fève de cacao nourrit la spéculation, le consommateur en subit les conséquences. Les économistes alertent sur ce facteur de hausse des prix, “dont l’influence ne fera que croître dans les années qui viennent”, selon The Washington Post. D’ici à 2035, la hausse des températures pourrait être responsable de 1,2 point de pourcentage d’inflation dans le monde, selon une étude, pour la Banque centrale européenne, publiée en mars par l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique.

Ce chiffre abstrait trouve son illustration dans la flambée des prix de l’huile d’olive. La sécheresse dans le sud de l’Europe, source de 60 % de la production mondiale, les inondations et les pluies trop abondantes en Afrique ont pesé sur la récolte, et donc sur les prix. Les denrées alimentaires sont de fait les plus susceptibles d’être affectées par l’inflation due au changement climatique, explique au quotidien américain Max Kotz, économiste du climat de l’Institut de Potsdam et auteur principal de l’étude.

“C’est un peu l’apocalypse”, résume dans The Wall Street Journal un jeune homme qui mange désormais sa salade assaisonnée d’un jus de citron et d’un filet de vinaigre. “On se souvient du temps où on avait de l’huile d’olive.” Les événements météorologiques extrêmes qui se multiplient avec le réchauffement climatique “tourneboulent la production de certains des produits parmi les plus plaisants – le vin, l’huile d’olive, le café et le cacao”, alerte le quotidien économique. Quand la météo se détraque là où poussent ces cultures, les conséquences sur les prix deviennent rapidement “vertigineuses” ailleurs dans le monde.

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