"Elle me plaît" : Taubira affiche sa préférence pour Autain au détriment de Ruffin en vue de 2027

L'ancienne garde des Sceaux, candidate éphémère à la présidentielle de 2022, estime que Clémentine Autain a "pris de l'envergure" et "ne se laisse pas faire". Parfois citée comme une potentielle impétrante pour 2027, la députée insoumise est dans le viseur de Jean-Luc Mélenchon, qui l'a récemment accusée de "sabotage".

Que pense Christiane Taubira de l'élection présidentielle 2027 ? Qui pour représenter la gauche ? François Ruffin ? "Moui", répond simplement l'ancienne ministre de la Justice de François Hollande dans un article de Libération ce mardi 27 mars. Sa préférence va pour une autre insoumise, elle aussi dans le camp des "frondeurs" du parti.

"Celle qui me plaît, c'est Clémentine Autain", explique-t-elle, en marge du déplacement d'Emmanuel Macron en Guyane. "Elle a pris de l’envergure, et ne se laisse pas faire", loue Christiane Taubira, relevant au passage "un vrai problème de passage de flambeau" au sein de LFI.

Au même titre que d'autres élus écartés de la direction insoumise en décembre 2022 (François Ruffin, Alexis Corbière, Raquel Garrido), Clémentine Autain fait régulièrement savoir ses différences. Outre l'organisation de LFI, les désaccords sont nombreux, entre la gestion de l'affaire Quatennens, la stratégie sur la réforme des retraites ou encore la qualification ou non du Hamas comme un mouvement "terroriste".

De quoi envenimer un peu plus ses relations avec le patron de la boutique, Jean-Luc Mélenchon.

Autain accusée de "sabotage" par Mélenchon

Récemment, dans un message révélé par L'Obs, il l'avait accusée de "sabotage" sur une boucle Télégram des députés insoumis après une interview dans laquelle la parlementaire critiquait "certains positionnements" et la stratégie du "clash" de son parti. "Partir serait mieux", avait estimé le leader de LFI, avant que l'intéressée ne dénonce un "comportement d'exclusion" sur France Info quelques jours plus tard.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon cultive l'ambiguïté en vue de 2027. "Je fais partie des hypothèses, tout le monde le sait", a dit le 17 mars le leader de LFI sur France 3. Puis, il s'est insurgé vendredi dernier contre un article du Monde faisant état de son objectif d'"éteindre les ambitions de son camp et au sein du reste de la gauche". Dénonçant des "ragots de fin de banquet", l'ancien sénateur socialiste a insisté : "Je souhaite être remplacé."

Pour Christiane Taubira, l'élection présidentielle nous ramène à 2022. Déjà candidate vingt ans auparavant, cette dernière s'était à nouveau présentée à l'issue du processus de la primaire populaire, initié par un collectif citoyen souhaitant promouvoir une candidature unique à gauche. Mais l'aventure s'était soldée par un échec, écologistes, communistes, socialistes et insoumis restant chacun dans leur couloir.

Loin du nombre de parrainages nécessaires, l'ancienne députée de Guyane avait finalement renoncé à participer à la course élyséenne, avant d'appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon.

Article original publié sur BFMTV.com