« Avec Pina Bausch, un chemin intérieur mène à chaque geste »

Dancing Pina, un documentaire du cinéaste allemand Florian Heinzen-Ziob.  - Credit:Copyright Sophie Dulac Distribution
Dancing Pina, un documentaire du cinéaste allemand Florian Heinzen-Ziob. - Credit:Copyright Sophie Dulac Distribution

Il y a ceux qui ont d'emblée compris et aimé Pina Bausch, vibré devant son sublime Orphée et Eurydice ou la modernité de Kontakthof, compris que Wuppertal, où elle créa ses spectacles pendant plus de trente ans, n'était pas une sympathique ville arborée de Rhénanie du Nord, mais une véritable capitale de la création culturelle… D'autres ont découvert la danse revue et corrigée façon Pina par le cinéma : dans la séquence d'ouverture de Parle avec elle (2002), de Pedro Almodovar, où un extrait de Café Müller bouleverse ; et dans le documentaire en 3D de Wim Wenders, Pina (2011), grand succès public sorti deux ans après la mort de la chorégraphe.

Tous, néophytes ou fans de la première heure, devraient communier devant Dancing Pina, un documentaire du cinéaste allemand Florian Heinzen-Ziob (en salle). On y suit des danseuses qui ont travaillé avec Pina Bausch dans leur travail chorégraphique pour recréer deux ballets – Iphigénie en Tauride et Le Sacre du printemps – avec deux troupes, l'une en Allemagne, l'autre au Sénégal avec 36 danseurs issus de 14 pays africains. Comment transmet-on un geste, une œuvre ? Comment fait-on vivre l'immatériel ? Le réalisateur du film, Florian Heinzen-Ziob, la danseuse Clémentine Deluy et Salomon Bausch, fils de l'artiste et président de la fondation Pina-Bausch, nous répondent.

Le Point : Comment est né Dancing Pina ?

Florian Heinzen-Ziob : J'ai grandi à Düsseldorf, près de Wuppertal, et Pina Bausch était un mythe, une figure col [...] Lire la suite