Photo: à Paris, une exposition explore «le rituel de la pose» au début des indépendances en Afrique de l'Ouest

À Paris, une exposition explore « le rituel de la pose » dans les studios-photos d’Afrique de l’Ouest au début des indépendances. À l’époque, des groupes d’étudiants ou des familles venaient poser dans leurs plus belles tenues. Les photographes et leurs clients ont alors cherché à développer de nouvelles incarnations pour se réapproprier leur image. Quatre photographes sont mis à l'honneur : les Maliens Seydou Keïta et Malick Sidibé, le Sénégalais Oumar Ly et le Burkinabè Sanlé Sory. Interview avec Olivier Sultan, qui tient la galerie Art-Z à Paris, un lieu dédié à l'art contemporain africain.

RFI : Comment peut-on définir le rituel de la pose dans les studios-photos au lendemain des indépendances ?

Olivier Sultan : C’est un moment très particulier. Souvent, on a une seule photo que l’on garde toute sa vie encadrée chez soi. On allait donc souvent au studio-photo à deux ou trois. On gardait cette image comme preuve d’amitié et, en même temps, on partageait le coût de la prise de vue. C’était un petit événement. C’est donc un moment que l’on prépare soigneusement, avec une discussion assez longue avec le photographe, qui essaye d’en savoir un maximum sur la personne, sur le client, pour pouvoir transmettre tout ce que la personne veut donner d’elle-même. On choisit les accessoires, les costumes, les tissus de fond. Il y a tout un travail de mise en scène.

Cette réappropriation de l'image est donc autant le fait du photographe que des clients qui vont dans les studios-photos ?

Est-ce qu’il y a un profil-type du client qui allait dans le studio photo ?

Qu’est ce que les clients voulaient montrer aux autres en posant ?


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