Aux Philippines, un journaliste radio abattu en direct

Il était 5h35 dimanche 5 novembre quand deux hommes, à pied, se sont présentés au domicile de Juan Jumalon, à Calamba, au nord de Mindanao, la grande île du sud des Philippines, raconte le site indépendant Rappler. Ils ont prétexté avoir “quelque chose d’important” à annoncer à celui qui, sur les ondes de Gold FM 94,7, est connu sous le nom de “DJ Johnny Walker”.

Juan Jumalon, 57 ans, était au micro. L’un des deux hommes a fait irruption dans le studio, une pièce aménagée dans cette maison. Il s’est avancé, a tiré deux balles dans la tête de l’animateur, lui a arraché un collier en or et est parti. L’ensemble a été filmé, l’émission étant diffusée en direct sur Facebook, précise Cebu Daily News. La vidéo a été retirée du réseau social depuis.

Un lien avec les élections du 30 octobre ?

“La police a déjà mené une opération de ratissage dans l’espoir de mettre la main sur l’auteur du crime, ajoute Cebu Daily News. Une enquête est également en cours pour déterminer ce qui aurait pu motiver cet assassinat.” Dans un communiqué cité par Rappler, le président philippin Ferdinand Marcos Jr a promis que justice serait faite :

“Des attaques aussi odieuses contre nos journalistes n’ont pas leur place dans une nation démocratique.”

Le Syndicat national des journalistes (NUJP) a lui aussi condamné ce meurtre. Son président, Jonathan De Santos a rappelé qu’il s’agissait du 199e meurtre de journaliste depuis la restauration de la démocratie en 1986 et du 4e depuis le début, en juin 2022, de la présidence de Ferdinand Marcos Jr, écrit le Philippine Daily Inquirer. “Les Philippines sont l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes, en particulier pour les journalistes radio, ajoute le Philippine Star. Les journalistes en dehors de la capitale ont souvent été la cible d’attaques mortelles.

Aucun mobile n’est donc pour l’instant connu mais le NUJP n’exclue par un lien avec les élections locales du 30 octobre. Plusieurs affrontements meurtriers ont été rapportés. Et, explique à Rappler Kath Cortez du bureau du NUJP à Mindanao, “de nombreux journalistes locaux nous ont signalé avoir reçu des menaces de la part de politiques et de leurs partisans à la suite de leur couverture des élections”.

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