Le PFOA officiellement classé cancérogène : dans quoi on le retrouve ?

Utilisé pendant des années dans la fabrication des revêtements des poêles antiadhésives (de type téflon), le PFOA vient d’être officiellement classé cancérogène. La vigilance est donc de mise car cette substance a infiltré notre vie quotidienne. Elle se trouve partout.

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C’est désormais officiel : le PFOA est un cancérogène avéré pour l’homme. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) l’a annoncé ce jeudi dans la revue The Lancet Oncology. Concrètement, cette substance, interdite en Europe, était classée depuis 2016 dans la catégorie des “substances peut-être cancérogènes pour l'homme”. Elle vient d’être réévaluée et rejoint ainsi 121 autres agents comme le benzène ou l’amiante.

Aussi connu sous le nom d’acide perfluorooctanoïque, le PFOA fait partie des composés perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés (PFAS) qui représentent près de 4 000 composés chimiques synthétiques. Pointés du doigt en raison de leur persistance dans l’environnement, ils sont utilisés depuis les années 1950 pour leurs propriétés antiadhésives, résistantes aux fortes chaleurs et imperméabilisantes. On les retrouve dans des applications industrielles et dans des produits de consommation comme les textiles, emballages alimentaires, poêles, mousses anti-incendie ou encore revêtements antiadhésifs.

Parmi les PFAS les plus connus, on retrouve également le PFOS (sulfonate de perfluorooctane). Interdit depuis 2009, il fait lui aussi son entrée dans une nouvelle catégorie et vient d’être classé cancérogène “possible”.

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Tous les milieux peuvent être concernés

À cause de l’utilisation variée de ces composés chimiques et de leur persistance, tous les milieux peuvent être concernés : l’eau, l’air, les sols, et la chaîne alimentaire. À noter que la principale source d’exposition est l’alimentation. Les produits de la mer, la viande, les fruits, les œufs sont notamment concernés tout comme l'eau. L’air intérieur et extérieur est également une voie d’exposition possible mais moins importante.

Et comme les PFAS peuvent rester dans l’environnement et dans le corps humain pendant de longues périodes, ils sont malheureusement présents dans le sang de presque tout le monde. Une étude avait par exemple révélé que 98% des Américains avaient des traces de PFOA dans le sang. En France, une autre étude menée en 2019 avait également montré l’étendue des dégâts. Le PFOA et le PFOS avaient été quantifiés à 100% chez les enfants et les adultes.

Un état des lieux inquiétant puisque l’exposition aux PFAS peut être particulièrement nocive pour la santé humaine. Concrètement, d’après les récentes recherches menées sur le sujet, l’exposition à certains niveaux de PFAS peut entraîner des effets sur la reproduction mais aussi une augmentation du risque de certains cancers (prostate, reins, testicules). Cela peut également induire une réduction de la capacité du système immunitaire de l’organisme à combattre les infections ; une réponse réduite aux vaccins et enfin, une augmentation du taux de cholestérol et du risque d’obésité.

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